lundi 4 juillet 2011

Des biens

Au fur et à mesure, sur une fiche bristol, j'ai listé tous les objets nécessaires à la finalisation de l'aménagement de ma nouvelle maison. Pêle-mêle s'y retrouve noté tout un tas de choses peu indispensables et qui n'ont d'autre intention que de me procurer un certain plaisir. Ils sont classés en fonction de la priorité de leur utilité, via le critère inéluctable de l'état de mon budget. Se distinguent entre autres : un attaché-case, des tringles à rideaux, un porte-manteaux, une statue du bouddha, un fauteuil d'ordinateur, un lustre, des draps, "aller à la préfecture pour la mise à jour de mon adresse sur la carte grise de ma voiture", une bibliothèque.
Pour le rangement des livres, rien d'essentiel. Je dispose déjà de deux meubles dont les rangées saturées laissent l'impression d'ouvrages engoncés, de livres aux mots barricadés, de phrases prêtes à surgir au prix de lourds efforts. Ils s'empilent aussi les uns par dessus les autres, tous au bord de l’asphyxie. 
Cependant, j'ai laissé la bibliothèque en fin d'inventaire. Le désordre des écrits me captive. Il n'y a pas d'ordre sans désordre, c'est une loi universelle qui régit également tout ce qui a pu être dit. Mes livres tournent comme des astres au sein de leur galaxie. Il ne me reste qu'à prier afin d'éviter tout télescopage inopiné.
Dans ce fouillis, je sais la place de chacun d'eux,  dans le miroir du fatras de ma mémoire.
Je me passerai sans doute encore longtemps de l'achat de cette bibliothèque. Je n'ai besoin de rien de plus.


3 commentaires:

  1. Ben heureusement que tu as rangé les mots, là...

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  2. Dis donc - aparté - tu ne voudrais pas me minisculer ?

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  3. @ co errante : toutes mes excuses. Je sais très bien qu'un pseudo ça se respecte, en plus !

    Oui, il était temps de faire du ménage, hein ! Et quelle poussière de mots...

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