samedi 1 octobre 2011

Comme à travers la vitre

J'ai rêvé d'une impossible vitalité, à l'étage trois, enroulé dans un lit, bien serré dans mes draps. Un lit qui roule, et tourne vers la chambre éthérée. Je l'entends passer près de là, et entrer.
J'ai rêvé comme j'y suis, mon esprit de coton insensible désire sa présence. Mon corps l'y aide, sa souffrance la réclame. Demeure ses traits, sans maquillage, cette énergie naturellement belle qu'elle laisse en passant, quand mon être ne peut plus déguiser son âge, tout habillé de sparadraps qu'elle décolle délicatement.
Le mystère de l'attirance reste et se prolonge lentement, goutte à goutte, et soulage.
Bientôt, elle repartira, sans laisser autre chose qu'un prénom. Il me restera d'elle un désir, qu'une douleur bleue appelle.

mardi 27 septembre 2011

C'est flou chez mon psy

Reprenons. Vous disiez qu'il vous arrivait parfois d'éprouver du dégoût par rapport aux personnes de votre entourage. Je n'ai jamais dit ça. Enfin, pas exactement, pas sur un plan large. Je l'ai noté pourtant. Je ne sais pas. Vous ne l'avez pas précisé. En tous cas, pas au moment où nous avons évoqué les circonstances des faits que vous avez relatés. Il faut que je me souvienne. C'est très important, effectivement. Continuez. C'était tard, une heure du matin, peut-être plus. Je cherchais les clés de mon appartement, je ne savais plus où j'avais déposé mon sac.
Il neige...
Oui.
Nous aurons un beau Noël...
Continuez, je vous prie. Dans le sac, dans ce cartable, se trouvait la lettre. C'est ce que vous prétendez. Je ne le prétends pas, elle s'y trouvait ; du moins, quand je suis parti de chez moi, elle y était. Je suis épuisée ce soir. Je vais regarder la télévision. Oui. Bien sûr. Tu me réveilles si je m'endors? Non. Je te mettrai une couverture, si tu veux. Ne vous détournez pas de ce qui revient à votre mémoire. Le cartable...
Toutes ces traces de pas dehors, vous avez remarqué ? Pourtant il n'y a personne...
Il fait nuit, cela me semble tout à fait normal. Pourquoi ? Réveille-moi. Je ne veux pas dormir seule. Pas ce soir, s'il te plaît. Je t'ai cherchée partout, dans toutes les pièces, j'étais vraiment très inquiet. L'avez-vous retrouvé ? Pas moi, je l'ai oublié chez un ami. Je ne sais plus de qui il s'agit. Vous avez bu ? Là, maintenant ? Non. Vous savez que cela reste entre nous. C'était notre condition que vous arrêtiez. Tu ne veux pas dormir avec moi ? J'ai la nausée, tu vois. Je ne sais pas, je préfère attendre que ça passe. Je dois réfléchir à ce que je dois faire. Oui, Paul, c'est ça, il me l'a rendu. Je n'y ai pas prêté attention, quand je suis rentré, l'appartement était vide. Il ne restait plus rien dans les armoires, les vêtements avaient été emportés dans mes sacs de voyage. Il restait une table, et sa lettre. Elle était partie ? Qui ? J'aimerais que tu m'amènes à nouveau dans ce village en Espagne. Tu te souviens, en bas de la montagne, dans cette anse creusée par la mer, les maisons dans le crépuscule, qu'on voyait depuis le balcon de la chambre d'hôtel. Les vêtements, tous les siens. Elle était sortie. Tu étais penchée sur la rampe, et je te regardais. Au fond, la mer comme un arc, et tout autour, les habitations qui s'accrochaient aux rochers. Tu me regardais. Je pensais. Je suis partie. Tu étais déjà partie depuis longtemps. Voyagez-vous seul ? La plupart du temps. Le texte a été écrit de sa main, n'est-ce pas ? Oui. Il ne s'agit pas d'un document informatique. Elle précise que je n'y suis pour rien. Je ne suis pas responsable. J'aimerais que nous y retournions. Ce serait différent maintenant. Pourquoi ? Suite à ses accusations, vous avez été démis de vos fonctions lorsque vos agissements ont été divulgués. Je n'ai jamais failli à mes engagements. Les pratiques étaient tenues secrètes. Cette fois, tu pourras encore m'attacher. Je ne crois pas que nous pourrons recommencer. J'avais les yeux bandés, je t'ai fait confiance. Tu m'as trahie. J'étais seul, tu le sais. Non. Il y avait quelqu'un d'autre que vous payiez ? J'en suis sûre. C'est faux. Tu te trompes. Avez-vous agi seul ? Oui, j'étais seul. Il fallait que cette histoire se termine. C'est dégoûtant. Où est-elle maintenant ? Je ne sais pas. Dans cette lettre, elle vous reprochait votre sadisme, c'est ça ? Oui. Je ne comprends pas comment elle a pu faire. Vous avez récupéré les numéros des comptes bancaires, et noms de vos présumés... complices. Est-ce exact ? J'ai senti d'autres mains sur mon corps. Comment as-tu pu faire ça ? J'avais mis des gants. C'était moi. Ce souffle si différent. Oui.
Allô?
Je t'appelle. Je ne te dérange pas. Non, ça va. Tu veux qu'on parle? Pas ce soir, j'ai prévu de sortir. Vous avez bu, c'est ça ? Quand ? Ce soir-là. Je ne sais plus. Non... Je... Habituellement, non. Vous comprenez, je ne pourrai pas vous aider. Avez-vous mémoire de son numéro. Non, impossible. Elle a la liste. Elle a pris tout l'argent aussi. Je suis perdu. C'est argent, c'est... Et puis tu as été plus brute que d'habitude. Tu m'as fait mal. Je ne voulais pas. Ça n'était pas toi. C'était toi qui voulais, et tu me le demandes toujours. Je t'ai dit que c'était terminé. Tu as cinq minutes, juste cinq. Tu ne dois pas me négliger. Votre téléphone sonne, je crois. Il ne faut pas répondre. Il faut qu'on se voit ce soir. C'est impossible. Tu as gardé ma lettre ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Ils l'ont lue. Pour la dernière fois, emmène-moi. C'est terminé. Je veux te voir ce soir. Elle est encore là ? Oui. Elle va se coucher. Viens. Retrouvez-la, c'est votre seule chance. Je vais sortir maintenant, je dois vous laisser. Très bien. Non. Je crois qu'on m'observe. Viens me voir, à l'endroit habituel. Non plus jamais. Viens. Et après ? Après on verra. Tu traverses la rue, le square, tu me rejoins, et nous partons. Je vous laisse. Ne sortez pas ce soir. Vous reviendrez ? 
Allô?
Elle a raccroché.
Il faut que j'y aille. Où vas-tu ? Tu prends ton manteau ? Je meurs ici.
Il neige...
Je le vois de la fenêtre. Pourquoi les traces de pas ne sont pas recouvertes ?

dimanche 25 septembre 2011

bzzzzz

Dans la prairie bruissante où je siestais, paisiblement bercé aux grésillements continus, aux échos stridulants de cigales lointaines, une reine à la robe orangée, une abeille troublée qu'un miel attirait, s'est posée sur ma tempe. Dans un demi-sommeil, j'ai senti le chatouillis des pattes minuscules tout près de mon oreille. J'attendais qu'elle s'en aille, sans bouger, pour ne pas qu'elle me pique. Ce fut long. Je me suis assoupi.
Dans mon rêve s'emmêlaient des visions d'élytres fiévreusement frottées, des tympans à fleur de pattes; et aussi, la mémoire douloureuse d'une chair de peau rougissante que la pointe fine d'une folle volante avait excitée. Réveillé à l'idée que l'insecte, coincé dans ma feuille, recherchait sa sortie,  je frissonnais pensant au fluide qu'il pouvait diffuser.
J'ai laissé faire l'abeille calmement, attendant patiemment qu'elle s'ennuie dans le fond. Et j'ai écouté encore très longtemps les grillons qui chantaient dans ma nuit. Mais elle a fait sa place dans ma trompe, et elle y est restée sagement.
Résolument, j'ai plongé ma tête dans l'étang. J'ai voulu la noyer de chagrin. À l'abri dans la coquille du limaçon, avec tout l'air dont elle pouvait disposer, elle attendait qu'enfin je veuille bien respirer. Même si j'avais pu me noyer, c'était sans elle, qui toujours pouvait glisser vers la surface, pendant que moi, j'embrasserais la mienne, près du fond.
Dans ma conscience enivrée, asphyxiée, je vis flotter des images colorées, et j'ai retiré la tête hors de l'eau. J'avais une idée. Je savais comment l'attirer au dehors.
Près du pavillon, je lui ai présenté les plus belles fleurs de l'été, du moins toutes celles que j'avais à ma portée. Des marguerites rousses aux senteurs orangées, un tournesol miniature d'un jaune chatoyant, poussé d'une graine emportée par le vent, des belles de nuit fraîchement écloses et odorantes, des gueules-de-loup, qu'elle puisse s'y jeter, et même des pissenlits, qui n'avaient d'autre prix qu'une couleur vibrante, et un parfum prégnant. Mais la belle dédaigneuse a refusé mes avances.
Dépité, n'y pouvant plus, je suis retourné à la ville.
Bousculé dans ce monde qui grouille et qui fouille, parlant codes en marchant, sur ondes téléphoniques, seul sous moi, au-dessus d'une terre perdue, débranché, je cherchais l'entrée du cabinet du médecin Kara qu'un concert d'acouphènes n'avait jamais effrayé.
D'alvéole en alvéole, de place en place, finalement je le trouvai. Dans la salle d'attente bondée, j'attendis longuement dépilant des revues imbéciles que des bambins déchiraient à plaisir. J'imaginais de plus en plus les ustensiles froids pénétrer le conduit de plaisir. Je me disais que j'entendrais à nouveau tout ce que je voudrais, que je pourrais, grâce à la science, dicter à nouveau mon silence. Quand le médecin magicien plongea l'aiguille de fer au plus profond sans même crever d'opercule, j'entendis un murmure de félicité.
L'homme me dit qu'il n'avait rien trouvé qu'un peu de cire jaune, et quelques cils épars. J'étais éberlué, je ne pouvais rien dire qui fut vrai. À l'approche du dard, je la sentis qui s'enfonçait pour finir par se perdre au fond de mes pensées. Et c'est là qu'elle réside depuis, et qu'elle y a pondu.
J'entends désormais mille bourdonnements. Et sa danse encore me rend fou. Pourtant, certains jours, elle emporte sur ses ailes un peu de mon pollen, et me fait découvrir son ciel. C'est pour ça que je n'ai jamais pu la chasser.

jeudi 22 septembre 2011

Un vieux taureau déguisé en fleur

Madame Brenaudon me fait entrer. Après un bon mois de vacances, je la découvre toute bronzée. Hormis ces deux ronds de peau blanche autour de ses yeux - signe d'un port excessif des lunettes de soleil, elle est resplendissante. Nous parlons de mes douleurs, de la pluie, du beau temps, et enfin, elle me laisse seul.
Je me déshabille avant de m'installer sur la table d'acupuncture. Comme d'habitude, j'enlève mes chaussures, ma chemisette, je commence à défaire ma braguette. Je baisse mon pantalon. Et là ... Merde ! Gros problème ! Le caleçon noir à fleurs roses que m'a offert mon fils à mon anniversaire pour aller draguer. Il se trouvait en haut de pile, ce matin, et je n'avais pas du tout pensé au rendez-vous en m'habillant.
Je ne peux pas m'enfuir ! Impossible ! Courage ! Je dois faire face. Alors tant pis, je m'étale...
À plat ventre, j'offre deux demi-lunes à fleurs roses aux yeux étincelants de Mme Brenaudon qui revient et me dit : 
" Voyons ça... (?!?!?) ... Alors, je vous pique où, aujourd'hui ?"

lundi 19 septembre 2011

Un autre trait

    Comme tu m'avais laissé les clés, je suis entré dans ta maison, tu n'étais pas là. Il y avait sur la table de ta chambre ce que tu venais d'écrire. Je l'ai lu. C'est une lecture un peu volée.
   En te lisant, je voyais ces journées passées dans cette fumée que tu décrivais, elle te filait entre les doigts. J'ai fermé les yeux. J'ai essayé d'inspirer. Restait-il une odeur, un parfum de ce que tu avais ressenti ? Je n'ai rien remarqué, seulement un silence dans l'obscurité.
   Je me suis assis. Comme toi, j'ai regardé mes mains. Ma main, celle qui n'a pas tenu la tienne. Il m'a semblé qu'elle n'était plus la même. J'avais du mal à l'ouvrir en entier. Je les ai pourtant jointes, les deux, comme dans une prière, et posées sur mes yeux.
   Dans le noir, je respirais à travers la peau des mains collées sur mon visage. Il n'y avait plus de traces de celles que j'avais prises, toutes ces mains qui ont touché ma bouche. Il n'y avait plus leur odeur, plus de leur saveur, juste un goût de cigarette, peut-être.
   Rien qu'à les regarder, je savais ce qui s'était passé. Sur le "M" marqué par ces lignes de vie et de chance, d'autres traits s'étaient inscrits, des nouveaux, d'autres pliures encore. On aurait dit que cette lettre était rayée. A côté, une veine bleue palpitait.

samedi 17 septembre 2011

ça sert à faire parler les gens

Un beau matin,
On vient au monde.
Le moooonde
N'en sait rien.
Puis on grandit,
On recommeeeeence
La daaaanse
De la vie,
Et puis on use nos mains
À continuer le chemin
Qu'avaient commencé nos ancêtres.
Je sais qu'un jour va venir
Où ce chemin va finir.
Ce jour viendra bientôt, peut-être.

[Refrain] :

Ça sert à quoi, tout ça ?
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ne me demandez pas de vous suivre.
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ça sert à quoi, tout ça ?
Il nous reste si peu à vivre.

On se connait.

On dit quand même
Je t'aiiiiime
Pour toujours.
L'éternité
N'est plus en siècles,
Des sièèèèècles,
Mais en jours.
Si tu me donnes un enfant,
Aura-t-il assez de temps
Pour arriver à l'âge d'homme ?
S'il reste seul ici-bas
Avec une fille à son bras,
Trouveront-ils encore des pommes ?

[Refrain]


Cette chanson,

Quand je la chante,
Je chante
Pour du vent.
C'est la chanson
Du glas qui sonne.
Personne
Ne l'entend.
Tu as beau me répéter
Qu'on n'a jamais rien changé
Avec des notes et des phrases,
Je continue de chanter,
Les doigts en forme de V,
En attendant que tout s'embra-ase.

[Refrain]


Pour le peu qu'il nous reste à vivre

Maxime Le Forestier 

mardi 13 septembre 2011

Chance

Vous en avez de la chance !  
Sagine, "De mes yeux à vos oreilles", me fait le privilège de lire pour vous une de mes nouvelles : "Dialogue de sourds"
Son concept est génial !

Merci donc à Sagine!

PS2 : Désolé, mon texte reste imparfait, il y a quelques répétitions qui traînent. Heureusement que Sagine le sauve !
;-)

dimanche 11 septembre 2011

Vide

J’ai vu un vieil homme à moitié saoul assis à la terrasse d’un bistrot en plein soleil face à la mer. Je l’ai vu à travers une marée humaine qui défilait devant lui, à travers des jambes lisses tout juste recouvertes de maillots, de voiles transparents, suivant des corps bien faits qui laissaient derrière eux des odeurs jeunes de crème et de parfums mélangés.
Il fixait toujours le même point, une tache vers le sol, que des pieds nus balayaient en passant. Il regardait droit devant, comme si rien n’existait. Je l’ai vu, cet homme, et je n’ai rien dit. Je n’avais pas de mot.

J’ai suivi tous ces gens, j’ai cru que je leur ressemblais. Ils allaient sur la plage. Tous ceux qui se tenaient la main, ceux qui marchaient seuls, ils allaient vers la plage. Je ne savais pas ce qu’ils se disaient, ni même s’ils se parlaient, je marchais avec eux. Ils n’avaient pas de mot.

J’ai poursuivi la route sur la corniche qui domine la mer. Je voulais voir de loin, je devais monter. Je voulais voir la mer d’en haut, voir tout ces gens comme des points, voir ce vieil homme comme un point.
Je sentais l’air vif, et violent, sur mon visage. Je percevais un grondement autour de mes oreilles. Le souffle m’enlevait mes pensées, j’avais la tête vide.
En approchant du bord du sentier qui longeait la route, je voyais tout en bas la mer se briser aux pieds de la falaise.
Plus loin, j'ai vu une femme dangereusement assise sur un rocher qui surplombait le vide. Elle ne regardait rien. Sous elle, les roches aiguisées plongeaient dans la mer.
J’ai quitté le sentier, j’ai essayé de l’approcher, le vent redoublait, je perdais quelque peu l’équilibre, je savais que le vide appelait, je voulais lui parler. Je n’entendais rien. Je n’avais pas de mot.
Une rampe en bois nous séparait, je m’y accrochai. La femme était là, à quelques pas de moi. J’ai pensé des mots si faibles, des mots emportés par le vent. Elle était assise dangereusement, de l’autre côté, et n’avait pas bougé. Son regard restait vague. Je n’ai rien dit, je n’avais pas de mot. Et j’ai continué.

Je suis rentré tard. J’ai bu. J’ai fumé. J’ai mangé. J’ai fumé encore.
Je suis monté me coucher et j’ai laissé la lumière allumée en restant allongé à regarder le plafond blanc.
Au bout d’un moment, j’ai éteint. Je n’ai rien dit. Je me suis endormi. 

vendredi 9 septembre 2011

Jouet des Mots

Tu ne dois pas jouer avec les Mots. Il ne faut pas que tu te joues des Mots, non plus. Ils n'aiment pas ça.
Pourquoi ? Tu ne me croiras pas. Je le sais. C'est comme ça.
Longtemps, j'ai parlé avec eux. Ils ne me disaient rien. C'était écrit.
Un jour, je les ai entendus. Ils n'aiment pas les jeux, les Mots. C'est sérieux, crois-moi.
Qu'est-ce que je peux y faire ? Maintenant qu'ils me l'ont dit, je peux te l'écrire : les Mots t'aiment. Pas les Mots d'amour, les autres, tous.
J'écris ce qu'ils me disent et il me foutent la paix.
Je veux pas me fâcher avec eux. J'écris comme ils veulent.
Je suis le jouet des Mots dits.

mercredi 7 septembre 2011

Ça va mal à la santé

Je n'arrive pas à comprendre ceux à qui soigner déplaît. Ça me file des boutons rien que d'y penser. 
Quel est le remède ? Où se cache-t-on ? S'agit-il d'un souci de salaire dans les hôpitaux ? Que masque cette dérobade du personnel médical ?
On ne peut tout de même pas galoper aux trousses des infirmières qui ne veulent plus secourir.
Certains, l'esprit à vif, opèrent un changement radical, et prétendent : "mieux vaut prévenir que guérir." Un peu décousu, non ? C'est la solution visant à développer des anticorps dans le but d'en avoir moins à guérir.
Sur le plan de l'éthique, ça me gène. Au bout du compte, quand on est malade, on se sent toujours seul.

lundi 5 septembre 2011

Aujourd'hui c'est lundi, et demain je sais pas

Aujourd'hui, c'est lundi. Pour le moins, c'est un commencement banal. C'est juste un début, un repère.
Lundi, c'est pas forcément gai pour la plupart d'entre nous. Le ton est donné. À prendre, ou à laisser.
Une fois le temps figé, puis-je introduire un personnage ?
J'ai deux paragraphes.
En un, Camus écrit : "aujourd'hui maman est morte."
Ça glace. Est-elle morte au présent ?
En deux, hier, mon personnage, la créature, elle était morte.
Aujourd'hui, j'espère qu'elle ne reviendra pas.
Aujourd'hui c'est comme un futur. Jour après jour, tout ce que j'ai pu lui dire, je l'ai oublié. Elle, la bête, m'a-t-elle oublié ?  Je l'espère.
Demain, elle me verra. Elle m'observera sans se montrer. Et quel jour on sera ? Je ne sais pas.  C'est la nuit que je sens sa présence.

vendredi 2 septembre 2011

Des mots, toujours des mots


Quelques paroles voilent l’isolement, accourcissent une distance.
Face à soi-même être deux, et suffisamment un. Ce désir d’écrire prend, puis s’en va. Je n’y peux rien. Quand j’arrête d’écrire, je pense. Je pense trop,  et j’écris.
Il m’arrive de rêver. Ça n’est pas la même chose. Je vois des scènes se dérouler. Nous parlons tous les deux. On se tient par la main.
L’autre soir, on se promenait dans la ville et je te demandais : "Tu vois, pour nous les hommes, l’attrait physique est le moteur de la plupart de nos amours. Le charme corporel agit comme un aimant. L’amour physique, nécessite cette attirance. Je crois que ça arrive souvent comme ça."
Un amour peut-il naître sans ? Exemple : on se rencontre, et pas de coup de foudre. On se parle. On se découvre. On s’apprécie. Avec le temps, avec la vie qui va, on se sépare. On se manque. On se cherche. On se désire en l’autre.

Après t’avoir dit ça, j’ai vu tes yeux plongés dans mon regard. J’ai cru lire une réponse dans leur clarté. Tu ne m’as rien dit. Nous avons continué notre marche.

mercredi 31 août 2011

Petite annonce (tant que j'y suis)

J'voudrais une petite femme,
une p'tite nénette,
et que j'aime, et qui m'aime, 
et qui me comprenne,
et qui pareil que Verlaine.
Pas pour les cabrioles,
tout ça c'est des fadaises,
et je l'ai déjà eu.
Juste une amie, une compagne.
J'voudrais pas qu'elle me plaigne,
quand j'ai mal, juste
qu'elle me passe mon stylo, mon papier,
si je suis trop au lit.
J'veux juste qu'elle me laisse faire,
tout ce que j'ai envie,
et je me fous,
de la poésie.
Voir mes amis, 
mes copains,
lire, écrire tout seul.
Qu'elle me tienne la main
que pour le cinéma,
qu'elle vienne au restaurant.
J'veux pas le grand amour,
ça j'y crois pas,
j'voudrais qu'elle soit libre de ça.
Qu'elle vive, qu'elle vole, qu'elle sorte,
qu'elle soit pas trop jalouse.
J'veux pas qu'elle me dispute,
j'aime pas trop la bagarre.
J'veux du calme, me sentir seul,
avec elle, savoir
être à deux,
sans s'en apercevoir.
Je veux pas qu'elle soit belle,
qu'elle soit belle pour moi.
Mais,
je crois que ça n'existe pas.
Ça fait rien, j'attendrai.
Peut-être, là-bas, dans l'ombre 
d'un autre monde,
elle y est.

lundi 29 août 2011

2) Jouet funeste du dasein

Lire le premier épisode

Une rage naissante dissimulait à peine le dégoût que le peintre éprouvait de lui-même. Sa colère couvrait la honte inspirée de son infirmité, qui finissait par le confondre dans l’indifférence réservée à sa seule personne. Aussi, et sans doute en raison de sa mutité, d’autres formes d’expression chez lui s’étaient substituées aux primaires. En un seul coup, tout son être s’empourprait, c’était tout son corps qui parlait.
Le maître - on l’appelait ainsi tant il excellait dans son art –, ne maîtrisait pas le langage. Il vivait dans l’illettrisme le plus total. Les mots pour lui ne ressemblaient à rien. Il n’avait qu’une langue : la peinture. Elle était devenue à la fois sa vie et sa raison d’être. Par elle, il exprimait ses envies, ses désirs, ses peines ou ses passions.
Elle lui répondait souvent, toujours prête à l’échange. Malgré l'infirmité que lui conférait son immobilité, elle savait tirer profit d’une lumière. Elle jouait de nouveautés. Un éclairage différent lui donnait nouveau point de vue, d'autres choses à exprimer sous un angle d'approche émouvant. 
Mais qu’une toile changeât de la sorte, un jour, à se dissimuler dans l'ombre, au point de ne plus reconnaître son propre créateur, au point de disparaître, de changer totalement le dessein du maître, ça, il n’arrivait pas à le croire. Ses yeux, ses chers yeux si précieux, qui ne l’avaient jamais trompé, ne pouvaient supporter l'outrageux mépris. 
Ce jour-là, il voulut lacérer le rebelle tableau. Quand, soulevant sa main tenant l'arme tranchante, il aperçut une goutte perler sur la joue du portrait. 

samedi 27 août 2011

A vous d'écrire

Lancez-vous. Allez ! On risque rien ;-)
Règle du "je"
Complétez les manques de la phrase ci-dessous. 
Vous pouvez utilise le "J" apostrophe au lieu du "Je". 
Pas le droit de changer les mots pré inscrits, ni les virgules. 
Le nombre de mots ajoutés est libre.
Bon inspir !

"Quand je ...                           , la nuit encore je ....                         intensément."

LH a écrit : "Quand je serai bien vieille, et que mon corps usé ne vibrera plus que de souvenirs, la nuit encore je m'offrirai en rêves, les émois de mes brulantes jouissances passées et à la force d'une onirique passion te rejoindrai et t'aimerai jusqu'au bout intensément."  

saravati a écrit : "Quand j’ai vu ton projet d’écriture, je me suis dit que j’allais y passer la journée entière, la nuit encore je n’arrive pas à dormir ni à trouver les mots qui s’enfuient dès que j’essaie de les intercepter intensément ."

cres a écrit : "Quand je l'ai vu je comprenais pas, la nuit encore on trouvait ça bizarre quelque bruit un sourd l'aurait mieux entendu ou compris alors qu'il s'en allait de cette perchétude, le matin nous voulions approfondir mais comme il se doit intensément."

antigone a écrit : "Quand je suis venue te voir, la nuit encore je la sentais sourdre derrière les volets fermés et tu m’as regardé comme si nous étions toujours en pleine lumière et toujours des inconnus l’un pour l’autre et que tu ne m’avais pas serré les doigts tout à l’heure aussi intensément."

co errante a écrit : "Quand je ne sais pas comment avancer, la nuit encore je tâtonne intensément."

Delvina Lavoie a écrit : "Quand je pense à toi pendant le jour, je me sens bien et prête à affronter toutes les tempêtes. Pourtant, la nuit encore, des fantômes qui viennent je ne sais d'où, me font douter...et cela malgré ce qui se lève en moi, si intensément. ''

anonyme a écrit : "Quand j'pense à la Fernande, maman, la nuit encore je bande intensément."

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Voici les résultats tant attendus. Le scrutin vient de se terminer. Les débats furent engagés et le choix difficile. Le comité de lecture a déclaré l'anonyme vainqueur du concours. En seconde position, tous les autres participants à égalité de points.
L'huissier a rendu le vote nul et non avenu, prétextant un plagiat de l'auteur. Les seconds se retrouvent donc gagnants.
" Anonyme, un commentaire ?
- Oui. Je suis déçu. Profondément déçu. Elle est belle notre justice, tiens... Ils sont tous deuxièmes ? Ah ah ah ! C'est comme à l'école des fanés !"

On comprendra notre anonyme qui en a gros sur la patate... 

vendredi 26 août 2011

Prémices d'une fin assurée...

Ses cheveux blancs tombent en poussière, son crâne chauve luit. Sous un fil de sourcils, ses yeux saillent comme deux perles noires.
La vieille tient la lame entre ses mains et prie pour qu’il revienne, une dernière fois, cette nuit, ou jamais.

mercredi 24 août 2011

Dialogue de sourds

Au lendemain de l’inauguration, la grande salle d’exposition était déserte. Tout près du silence, caché dans l’ombre, l’élève attendait.
Derrière sa toile, le maître regardait son œuvre paralysée. L’instant d’un soupçon, sur un regard illusoire, il s'entendit lui parler.
Pendant tout le temps des visites, le peintre muet avait attendu patiemment. Mais comme il ne pouvait rien dire, sans se montrer, il avait observé les visages étonnés, les lèvres mouvantes, adressant au tableau les mots qu’il devinait pour lui.
Ce qu’il voulait, c’était savoir ce que la peinture répondait. Il ne supportait plus que ses toiles l'ignorent; qu’elles seules, sans lui, puissent toucher tant de cœurs.
Il avait face à lui, un miroir sans tain. Pas même un reflet, pas d'écho.  Du vide. Une absence dense, présente, étouffante. Il le ressentait, l’œuvre résonnait de syllabes inédites, d'associations de sons venus d'ailleurs.
Dans l'obscurité, l'enfant n'osait bouger. Il était captivé. S'il se montrait, le maître le surprendrait, et tout redeviendrait normal  sous ses ordres.

lundi 22 août 2011

Canicule

Il faut croire que la grosse chaleur ravive les instincts. La mémoire, l'imagination, semblent flotter sans aucune contrainte à travers l'air volumineux en suspension. Quand l'organisme reste longtemps plongé dans ce bouillon, l'esprit devient saoul, comme si les degrés remontaient dans le sang qui le traverse.
Dans cette étuve, en rentrant des courses matinales, une dame assez âgée marchait devant moi. Il faisait déjà trop chaud. Au ralenti, je transpirais au moindre mouvement. Mon cerveau s'embrumait, je pensais à tout un tas de choses comme à n'importe quoi.
La dame était légèrement et correctement vêtue. Je distinguais sa taille, ses hanches bien proportionnées. De ses coudes, la peau fripée pendait un peu quand elle balançait ses bras. 
A un moment, je ne sais pas pourquoi, ma vision s'est troublée. J'ai vu sa peau devenir lisse, ses fesses qui tombaient, remontèrent. Un galbe superbe se profilait. Plus haut, de son chapeau, des cheveux noirs ondulés tombaient follement sur ses épaules dénudées. Elle avait changé en peu de temps. De dos, je la trouvais sublime.
C'est alors que j'ai eu envie d'elle. Tout ces jours passés, où j'étais épuisé, contraint à l'isolement : rien, pas l'ombre d'un désir. C'était étrange que ça arrive là. Je me disais qu'elle avait moins que mon âge. Elle me plaisait.
Quelques instants plus tard, elle a tourné à l'angle de la rue. J'ai continué, à moitié hébété, gêné, l'envie grandissante en l'absence de son image.

samedi 20 août 2011

Une crevure

- Salut Paulo. Comment tu vas ?
- Bien. Ça roule. Et toi mon Coco ?
- Bien. 
- T'en prends un avec moi ?
- Allez.
 
Paulo, c'est le gars aux gros bras. Il bosse sur les chantiers. Coco, ça l'amuse de regarder ses tatouages vibrer au marteau-piqueur....
 
- Rude journée, hein ? dit Coco.
- On crève de chaud ! Encore du trente-huit aujourd'hui...

 
A la fin du travail, ils se retrouvent au bar, avant d'aller prendre leur repas.
- J'ai appelé chez Jojo.
- Ha? Comment qu'il va ? interroge Coco, inquiet de ne pas avoir revu l'ami Jojo depuis longtemps .
- J'sais pas... Tu sais... Il est en train de crever.

Putain... C'est plus que l'ombre de lui-même, il paraît. On m'a dit qu'il avait perdu dix kilos. Tu te rends compte ?
- Merde! Cette foutue maladie. Quelle saloperie! Quand je pense qu'il y a un mois il était encore là avec nous à descendre des mousses.  Qu'est-ce qu'on peut faire ? demande Coco, complètement désarmé.
- Rien, putain... Patron ? Hé, Patron ! Tu remets ta tournée ?

jeudi 18 août 2011

Araignée de la nuit

En pleine nuit, elle ouvre brusquement la porte de ma chambre, se jette comme une folle sur mon lit en agitant ses mains à travers ses cheveux ébouriffés.
" Qu'est-ce qui te prend de venir me réveiller comme ça ? T'as vu l'heure ?
- Y a une bestiole dans ma chambre, me dit-elle complètement agitée. Elle m'a piquée c'est sûr. Tue-la, vite !"
J'étais encore dans le cirage et ne comprenais pas grand chose. Elle carbure au Lyxansia pourtant, ça devrait la calmer... Mais à mesure que ma vision devenait plus nette, j'aperçus une grosse araignée aux pattes velues oranges et noires, longues comme des tentacules de poulpe,  qui descendait du plafond et s'approchait de moi. Danger quoi !
  
Araignée du soir, je sais. Araignée du matin, je crois savoir...
Mais araignée de nuit, ça veut dire quoi bon sang ?

lundi 15 août 2011

Aïecu

Si tu écoutes les grillons, l’été dans la prairie,
la nuit encore, fenêtres fermées, tu les entendras chanter.

vendredi 12 août 2011

Ma poule inconditionnelle

Aujourd’hui, elle s’est levée en même temps que moi. Je me suis préparé à partir pendant qu’elle prenait son petit-déjeuner. Elle était toute ébouriffée, me regardait en souriant.
Je n’ai pu m’empêcher de déposer un baiser sur son cou une fois que j’étais bien rasé. Elle sentait bon le matin tiède. J’ai entendu un soupir retenu dans sa gorge, juste quand ses yeux se fermèrent.
Ensuite, elle m’a accompagné jusqu’à la porte. Elle n’était pas encore habillée. Je l’ai serrée contre moi avant de m’en aller. Elle était toujours à la fenêtre, à me suivre du regard jusqu’au dernier moment, que je claque la porte de la voiture.
J’ai pensé à elle tout le temps, en roulant, comme elle allait me manquer. La semaine commençait. Je savais déjà qu’en rentrant elle ne serait plus là, je trouverais à mon retour, un jour de plus, ma maison vide.
Alors, comme d’habitude, si elle n’était plus là, je m’allongerais sur le lit, repenserais à ce week-end, au temps passé si vite ensemble. Je reverrais sa frêle silhouette, ses cuisses fines, ses hanches, la courbe de son dos, ses cheveux longs ; je l’entendrais m’appeler jusqu’à ce que je dorme. Ma petite fille à moi.

mercredi 10 août 2011

Poupée Passoire

Aujourd'hui, ça n'est pas la même histoire. Ce n'est pas Mme Brenaudon qui m'attend dans son cabinet, les aiguilles plein les poches. Non. Aujourd'hui, c'est mon médecin, un ancien du rugby avec de grosses paluches. Aujourd'hui, c'est lui qui me pique.
 
Dans la salle d'attente, je m'impatiente. Je flippe. Il va m'atteindre là où j'ai le plus mal : c1-c2 au départ d'Arnold. Il va tenter une infiltration dans mes lignes défensives.
Je fume... J'ai apporté une cigarette électronique en espérant pouvoir fumer à l'intérieur. La secrétaire m'autorise à l'utiliser, non sans avoir pris la précaution de vérifier qu’il n'y ait aucun risque pour les patients. Je tire comme un malade sur l'embout qui provoque l'allumage d'un leurre rouge, à l'autre extrémité. Pas besoin de cendrier... Les gens rigolent. Moi pas... J'essaie d'inhaler le peu de nicotine en rejetant la vapeur d'eau tiède dans la petite pièce. Ça sent bon la vanille, c'est tout. Je n'ai pas ma dose.
 
L'ancien pilier arrive enfin.
" Mr Brons, c'est à vous."
La secrétaire l'a informé de l’innocuité de ma cigarette.
"Asseyez-vous. Ici, vous pouvez fumer une vrai clope, si vous voulez, me dit-il en souriant après avoir inspecté l'objet mystérieux." 
On se connait depuis quinze ans. On plaisante, même aux moments difficiles. Lui, il fume dans son bureau.
"Ça me détendrait bien, mais c'est pas top pour la tension que vous allez me prendre Docteur, en plus je flippe. C'est vendredi. Si jamais je fais une drôle de réaction au produit, je ne pourrais pas vous joindre ce week-end.
- Ça ne risque rien, soyez rassuré, détendez-vous.
-Hmm... J'aime autant vous laisser le produit cette fois-ci, et revenir en milieu de semaine prochaine. Pour commencer, réduisons les doses de morphine, si vous voulez bien."
A la vue de la grosseur de ses mains, j'imagine à quel point je vais déguster lors de cette prochaine piqûre. A côté de lui, Mme Brenaudon, l'acupunctrice, fait office d'ange-gardien. 
"Comme vous préférez. A mardi dans ce cas. Me répondit-il.
-Oui, à mardi."
 
Reculer pour mieux sauter...

lundi 8 août 2011

vers où tu-és ?

Il y a la solitude des poètes,
l’incomplétude du corps
et la distance qui le sépare
de tout ce qui l’entoure.
Il y a la poésie, au fond,
prête à jaillir, sourde,
sous la peau, dans les os,
une parole silencieuse,
une oreille folle d’être seule
à l’entendre.
Il y a cette nature immobile,
qui lui ressemble,
qui ne veut rien,
qui ne dit rien.
J’aurais voulu être un poète
pour tenter d’aimer,
ne pas vouloir mourir.
Pour te le dire,
faudrait-il être fou ?
Que dans la poésie
il y a toi.

samedi 6 août 2011

Toulouse autrefois moi

6 août 1408
 
Sur la place Dupuy, que des rues sales inondent, les manants, les colporteurs, les vendeurs d'eau, plient leurs affaires.
Au soir, aux cris des liseurs de nouvelles, des diseurs de ragots, la danseuse aux pieds nus entame un dernier chant.
Au centre de la place, un cavalier sans arme ni monture, assis sur le rebord du puits, la regarde.
Il a faim. 
Il plonge le bras dans sa besace, en tire l'ultime repas qu'il prendra là, en écoutant la mélopée.
Dans un dernier mouvement, elle se rapproche de lui, balance son corps, sa chevelure, tout près de son visage. Puis, un pas souple l'éloigne, offrant la courbe de son dos aux regards de l'inconnu.
Elle retourne la tête, le fixe du regard comme une invitation.

La nuit tombe... Le cavalier attend son heure.
 
A celle du couvre-feu, on entend les appels du veilleur. Dans toutes les artères, il couche les flammes. L'ombre s'étend sur la ville, les rues plongent dans l'obscurité, abandonnées aux brigands. Son dernier rendez-vous, sa dernière chandelle : celle du puits sans fond, sur la place.
Le veilleur rejoint l'homme au cheval ailé.
" L'heure est venue, cavalier. La réalité revient au galop. Fais ton office !
Le cavalier du vent ne le regarde pas.
- Veilleur ? Seuls les corps peuvent se toucher, n'est-ce pas ? J'ai effleuré sa joue. Je n'aurais pas dû. Mon rêve se...
- Fais ton office. L'heure est venue !"
 
Dans la nuit pleine, le cavalier s'élance et entre dans la chambre à travers la fenêtre.
Il regarde le tableau. Elle dort.
Sur la table, il ouvre le cahier qu'elle a refermé, allume la bougie, prépare plume et encrier.
Il voudrait dormir avec elle, dans ses rêves. Et quand elle sera vieille, très vieille, mourir dans sa tombe, et l'aimer.
Un bruit, elle se réveille...
Le cavalier disparaît. La flamme vacille.
Elle a envie d'écrire, encore.

vendredi 5 août 2011

s'aimer soi-même

Une idée, farfelue, me traverse l'esprit. J'en profite de suite. Ce genre d'idée, c'est fugace,  assez rare chez moi...
Je vais faire "ami blog" avec moi-même.
Curieux non ?
Plus clairement, je vais joindre mon ancien blog d'exercices d'écriture à celui-ci. 
Comment ?
Je vais reprendre mon dernier texte publié sur mon vieux blog et le retravailler. C'était l'ultime d'une série de sept intitulée "sept jours sans toi ".
Pour clôturer le blog, à l'époque, je publiais  un texte par jour. Chacun portait comme titre le jour de la semaine.
Ce dernier, je le rebaptiserai "Toulouse autrefois moi" et non pas "samedi".
 
Je vais progressivement m'éloigner de la "réalité" quotidienne. De la réalité de mes nuits, de mes rêves.
Mais qu'est-ce que le réel, finalement ? Une illusion ? Sans doute... Nous avons tous une image du "réel", et chacun possède la sienne qui est différente de celle d'un autre.
Je transiterai ensuite par quelques textes que j'avais publiés sur un blog à deux mains (deux écriteurs). Ces textes, je les ai écrits il y a environ un an. Il étaient très peu lus, en raison du fait que ma partenaire ne souhaitait pas que nous ayons ni de liens, ni de commentaires (je n'ai jamais vraiment compris pourquoi).
Il s'agissait, semblait-il, de les jeter, comme des messages dans des bouteilles, sur les rides de l'onde de la toile...
J'ai décidé de soumettre ces textes à la "critique", de les éprouver - "probarlos" comme disent les espagnols.
Le style versera vers la prose poétique, j'espère sans sombrer. 
Je glisserai mes nouveaux textes entre chaque.

Ainsi, j'aurai l'impression de faire "ami blog" avec moi, ou mon ancien soi... Cette idée me plaît bien.
Allez. Vendu ! Je m'accepte comme lien, pisque je m'aime...

jeudi 4 août 2011

Petite tomate pour la route...

Avec Thierry, je n'ai rien compris.
Pot de départ du travail d'un de nos collègues : Thierry était chef à l'époque. Lui et moi avons descendu quatre à cinq yahourts de Ricard, à partir de 17H00 donc, en compagnie des autres en croquant quelques cacahuètes.
Direction le "Lansquenet", un snack-bar pour le repas du soir. 
Thierry conduit, je suis son passager. Tout se passe droitement. On arrive au restau.
 
On était bien une vingtaine de résistants post apéro. On entre dans l'établissement, tous s'installent à la table réservée, sauf Thierry. Il va droit au bar et se commande un jaune.
De la table, je voyais Thierry assis sur un grand tabouret, face au bar, son regard fixe, plongé dans le vide d'un miroir pendu au mur de derrière le comptoir.
J'ai dit à Laurent qu'était assis devant moi : il va pas bien ?
Des soucis. Sa femme se barre.
Je me suis levé, suis allé au bar à côté de lui.
"J't'en paie un Mich? Qu' il m'a demandé avant que j'aie le temps de m'asseoir.
- Volontiers."
On s'en est descendus deux de plus chacun. Deux tournées pendant lesquelles il n'a rien dit, son regard ne laissant apparaître aucune humeur, aucune défaillance. Je ressentais le besoin de bouger. Debout, un sol flasque mouvait sous mes pieds.
"Viens Thierry. Faut éponger maintenant, je lui ai dit." Il m'a suivi sans rien dire non plus, a picolé du rouge à mort pendant le repas, et moi de l'eau.
 
Fin de repas : tournoi de billard qu'il a remporté. Je l'ai vu ensuite repartir marchant droit comme sur une ligne, sans jamais dévisser.
Par sécurité, j'ai choisi mon chauffeur : Thierry.
Thierry, t'as une meuf dans le cœur qui boit le jus de tes veines. 

mercredi 3 août 2011

Petite poire de ma fille... pour moi

Elle veut pas le poster sur son face book ! Elle est trop timide... ma fille.
Elle à quatorze ans... 
Il est pas mal son ptit poème, écrit en octobre dernier.  Alors, je poste. 
Bah... L'est même mieux que les miens !


L'automne

Le soleil chaud s’enfuit,
Fait place à un ciel gris bleuté,
Où les papillons roux tourbillonnent.

Les feuilles rousses s’envolent dans le vent calme,
Les glands tombent sur la mousse.

Dans le brouillard,
Les oiseaux cherchent un coin dans les platanes,
Auprès des châtaignes folles.

Une légère lumière se pose sur la nature.
A l’horizon, on croirait entendre le chant des violons...

lundi 1 août 2011

Petite pomme gâtée for LH juste avant ma douche

Ma dernière en poézizie...
Je vous le promets, vous n'aurez plus à souffrir de ça.
Je cède aux autres qui sont des cracs (voir mes liens)...
J'avoue mon impuissance face à la poésie. C'est tout un art que je n'ai pas.
Mais une dernière... Ça faisait quelques semaines qu'elle était au brouillon et je l'avais promise : faut pas gâcher !


Aujourd'hui, au réveil,
dans le bosquet du voisin,
jointant mon jardin,
j'ai vu des corneilles
bouffer dans un nid aux oiseaux
qui piaillaient d'angoisse...
 
Comme quand j'étais enfant,
j'ai fait un vœu.
Qu'ils chopent une bonne chiasse, les corbeaux.

Mais pour les oisillons,
tout est à recommencer.
Rien n'est jamais fini...

samedi 30 juillet 2011

Dans le noir

Tout rapport à la réalité, toute ressemblance à des personnages, seraient totalement fortuits de ma part. Ne me demandez pas comment cette idée m'est venue ce matin, je n'en sais foutre rien. Et c'est bien ce qui m'inquiète...
Pour le reste, le fond : un zeste de "very bad trip", la forme : "la route" de Mac Carthy. 
Je ne comprends pas comment je peux être tordu à ce point...

Paul ? T'es où ? Là. J'y vois rien du tout. Moi non plus, imbécile.
Putain, mais c'est quoi ce truc flasque que je touche ? Mes fesses! Mais t'es con ou quoi ? Tu pouvais pas le dire plus tôt ?
Paul et Jean se trouvent complètement plongés dans l'obscurité, dans un lieu plus qu'incertain.
Mais bon dieu, qu'est-ce qu'on fout là ? Je me le demande aussi tu vois, tout comme toi. Je flippe Jean. Je te l'avais dit qu'il fallait pas essayer ces comprimés, il craint ce dealer putain. Je l'ai vu de suite. T'es malin, on avait plus rien pour la soirée. Tu le sais bien, je préfère ça à l'alcool. Au moins, le lendemain, on a pas mal aux cheveux. On garde la tête claire. Ouais. T'as raison. Pour ce coup-là, c'est gagné, on est cleans. Bordel, je grelotte Jean. J'en mène pas large non plus, si ça peut te rassurer.
Bon... Écoute. Faut explorer l'endroit. Toi tu vas vers la gauche, par là; lui dit-il en luit tenant son bras et en l'actionnant comme une branche de girouette. Et moi, je vais par ici. T'es fou ? Négatif, on se sépare pas! T'en as assez fait comme ça. Tiens-moi. Pas par ça connard ! Excuse-moi, j'ai visé trop bas.
Faut qu'on sorte de cet endroit. Attends... Je te suggère autre chose. On s'assoit. On bouge pas. On réfléchit. Oui, t'as peut-être raison, faut faire ça d'abord.
Oh putain! C'est humide par terre. Ça sent bizarre en plus. Bah! C'est de l'urine. Je pose pas mon cul là-dessus, hein ? Accroupis-toi. Fais comme moi, regarde. Qu'est-ce que tu veux que je regarde, du con!
La dernière chose qu'on se souvient, qu'on ait faite ensemble hier... Hmm... Attends, ça me revient... On était à une teuf sur la plage, ça je m'en souviens. Oui... le bain de minuit, ça y est ça me revient aussi ! Y avait Sandra. Ouais. Et Agnès je crois bien. Oui, celle qu'a des gros nichons. T'as raison c'étaient elles. Putain, je sais pas comment on a fait pour se lever ces deux gonzesses gaulés comme on est. N’exagère rien. Sandra n'a pas grand chose dans le caillou, et Agnès, il lui en faut pas beaucoup pour se chauffer. Elles étaient complètement faites, en plus. C'est vrai. D'ailleurs c'est elles qui ont eu l'idée de se foutre à poil. Tout juste. Alors écoute, elles sont plus là, on sait pas pourquoi. C'est étrange, mais laissons de côté cette question qui n'a plus d'importance. T'as raison : concentrons-nous sur les endroits de nos déambulations...
On se promenaient sur la grève à un moment... Bras dessus, bras dessous, je nous vois. Sur la jetée ensuite. Oh putain ! Tu te rappelles ? T'écartais les bras et faisait peur aux passants en exhibant ton zguègue à l'air. Non de dieu, t'as raison ! Magne-toi, faut se tirer d'ici maintenant. Ça craint cette histoire...
Suis-moi. Où? Par là. C'est quoi ça de dur. On dirait un mur... Suivons-le. Ah? Un angle. Un autre mur. Exact.
Par ici maintenant. Youou... des barres froides. Des barres de fer non ? Une grille ? C'est des barreaux triple andouille ! A ce moment-là, une lumière aveuglante envahit la cellule.
"Allez les deux pédés ! Nuit de dégrisement terminée. Suivez-moi, et passez ces fringues dare-dare !"
Vous nous emmenez où monsieur ? Demanda Paul à la silhouette noire qui commençait à se profiler sous ses yeux éblouis. 
"Bureau du commissaire..."

jeudi 28 juillet 2011

Bien Profond

Pardonnez cette écriture à l'arrache. Il me tardait de vous raconter cette histoire, véridique en tous points. J'ai pris la précaution de maquiller les patronymes...

Victor est né en quarante-six. Dans les années de fin de guerre, c'était encore un petit gars. Aujourd'hui, il se souvient encore de ces temps difficiles, à bouffer des patates et du pain. C'est peut-être en raison de ce fait - il a connu les années de vaches maigres d'après guerre, qu'il est sensible aux difficultés de ses congénères, et qu'il milite parfois côté gauche, non loin de mon bord.
Victor regorge de bonnes histoires à raconter. Il a bien conservé sa tête, sa mémoire est restée parfaite. Il parle beaucoup. A chacune de nos rencontres, il livre souvent à mon attention une anecdote croustillante. J'ai complètement craqué sur celle qu'il m'a racontée hier soir, et ne peut m’empêcher de vous la résumer, tant elle est étonnante.

Il y a quelques années, à l'époque où le gouvernement préparait sa loi sur la taxe carbone, mon Victor, consterné à l'idée que le bon consommateur  supporterait encore un impôt complémentaire et injuste, saisit l'ordinateur de sa compagne, et se rendit sur un site du ministère dédié à cette affaire.
Sur un article concernant la présentation de la loi, il déposa le commentaire suivant: " merci de bien vouloir nous indiquer la marque de vaseline adéquate. " Signé: Aurloi.

Pas plus de deux semaines s’écoulèrent entre le fameux message et le jour où deux messieurs lui rendirent visite.
Les deux costumés frappèrent à sa porte.  Il sortit à leur rencontre.
Les types recherchaient Mme Brendal, nom de la compagne de Victor.
 
" Elle est sortie faire quelques courses. C'est à quel sujet ? Leur demanda-t-il.
- Hmn... Peu d'importance Monsieur. A tout hasard, connaitriez-vous Mr Aurloi ? Demanda un des deux.
- Moi-même.
- Nous souhaiterions nous entretenir un moment avec vous."
 
Il les fit entrer. L'un se présenta comme un membre de la police du département. L'autre ne lui tendit même pas la main.
Victor est retraité de la gendarmerie nationale. Il échangea cordialement avec le policier. L'agent de police lui expliqua l'objet de sa visite: le message sur le site du gouvernement.
" C'est bien vous qui l'avez écrit ? Questionna t-il. Voyez monsieur, expliqua l'officier, il vaut mieux éviter ce genre de plaisanterie sur cet espace démocratique. C'est quelque peu dommageable..."
 
Victor expliqua son mécontentement, répondit qu'il était dans ses droits, et prendrait garde aux termes utilisés la fois prochaine - pour lui ça n'était pas une dernière.
Tout en discutant, il leur offrit une collation. Le deuxième ne bronchait toujours pas.
 
" Et vous monsieur, en quelle qualité me rendez-vous visite? Demanda Victor.
- Je suis adjoint au député U.M.P, et j'accompagne ce monsieur."
Victor fut consterné. Il constata que l'exécutif et le judiciaire s'étaient donné la main à l'occasion de cette rencontre. Il ne manquait plus qu'un juriste pour compléter le tableau. Les principes fondamentaux de la République étaient bafoués sous ses yeux.
 
Il les raccompagna. Salua l'agent de police en prenant garde de ne pas orienter sa main vers l'autre, qui restait de marbre, ne souhaitant aucun contact avec mon ami.

Les gars, nous sommes fliqués ! Pas de favoritisme dû au rang, au sang, à la profession, rien.
Big Brother is watching us.


mardi 26 juillet 2011

Mon ptit lapin rose


Laisse-moi saliver, te glisser une pièce dans ta fente.
Tu t'allumes.  Je te tiens entre mes mains un moment. Je déclenche la partie en appuyant sur ton bouton tout rouge. 
Je t'enserre de mes bras.  J'y vais ?
Je tire lentement sur ta poignée, et... je lâche toute la sauce.
Ma boule roule, roule... Quel pied!
Je vais télectroniquer : buzzers in lights !
Je bande sans cesse pour baiser tes targettes.
Fourchette. Cool !
Les petits lapins, je les nique tous !
Moulti-balls ! Tu vas jouir j'te dis.

Quoi ? Tu veux te tailler la zone ? 
Déjà ? Attends un peu que jte bourre.
  
Oh merde ! Quelle cave ! Même pas tilté.
 
Pas de same player shoot again ?
Quoi ? T'en as marre ?

Laisse-moi une autre chance, allez. J'ai pas encore claqué...
 
Conne de machine...
 

lundi 25 juillet 2011

Comprendre le lecteur

Non sans avoir à maîtriser le sens et la portée de son texte, ou pour le moins son thème, chaque écriteur se doit de ne pas perdre de vue l'importance de "comprendre" ses lecteurs(trices). J'entends par là, connaître leurs intérêts, leurs goûts. Et cela même avant de débuter un texte.
A ces fins, l'écriteur doit tout d'abord rester cohérent avec son optique (blog, textes courts, écrits, journal) ; et ensuite, décider s'il doit donner plus tendance à l'humour, à la prose poétique, ou que sais-je..., dans sa façon d'écrire à cette occasion.

Au niveau de mon optique "textes courts"  à tendance humoristique privilégiée, mon texte  "... suspense", n'a convaincu personne. Je n'ai récolté aucun commentaire !
Me suis-je fourvoyé ? Dois-je opter pour des textes avec intrigue mystérieuse ?
Non. Je pense que je peux voguer sur différents genres. 
Je suis tout simplement déçu... Oui, je suis déçu. Pour moi, il s'agit d'un échec, d'un flop, d'un bide. Sincèrement, je pensais que l'idée valait la peine.
 
Ne souriez-pas ! Aucun écrivain n'a encore osé publier pareil sommet du texte court dans un de ses recueils. En toute confidence, j'ai même peur qu'on me pique l'idée, tant je nourris toujours quelques espoirs pour elle.

Mais là, sur ce coup, je ne comprends pas...
Vous me direz alors : "bah! Ne t'inquiète pas. C'est les vacances, c'est pour ça. Il n'y a pas grand monde." Non... Ce serait gentil de votre part, mais ça ne changerait rien à l'humeur désœuvrée qui m'habite ces jours-ci.

Ah, ptain..  Encore une fois, j'vais devoir revoir ma copie.  J'ai au brouillon, une version avec des points d'interrogations. J'ai longuement hésité pour le titre. Vraiment, j'y ai consacré du temps. Pour quel résultat ?
La corbeille !
 
Flûte (pour être poli) !

dimanche 24 juillet 2011

Petite poire for LH tout juste en me levant

Hier à la nuit,
dans mon jardin,
j'ai vu un vers luisant.
 
Comme quand j'étais enfant,
j'ai fait un vœu, te prenant
dans le train.
Tout est fini...


(g tellement de possibilités  d'images avec cette belle petite poésie... ;-)
j'hésite encore à mettre "par le train"... ah, jsais plus
c vrai que j'ai que des meufs en blogs amis...
faut que jsois mignon ;-)

samedi 23 juillet 2011

vendredi 22 juillet 2011

Silence on tourne

Aujourd'hui, je n'ai rien à dire. Ça m'arrive...
Il ne faut pas s'en inquiéter. Revient trop vite le jour où je parle trop. Pour ne rien dire.
 
A ce propos Rimpoché me disait : "celui qui ne parle pas est un sage."
Mais gonflé de me dire ça.
En parlant.
Lui !
     
C'est toujours pareil. Finalement, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Remarquez... Il s'en est retourné sans rien dire, me laissant à mon silence méditer sur ma colère, ma rage devant son injustice.

Aujourd'hui, j'en fais de même.
Et vous laisse.
 
A demain...
Demain, j'aurai quelque chose à dire... La sagesse ne dure qu'un temps.
Demain... Oui, demain.

mercredi 20 juillet 2011

Poupée vaudou

"Je vous fais mal?
- (Aïe! La vache !) Pas du tout, je n'ai rien senti."
Je viens tout simplement de me prendre une aiguille dans le crâne au niveau de la tempe gauche.

Je suis assis sur une table de massage du cabinet de Mme Brenaudon. Il règne dans ce résidu une atmosphère toute à fait inquiétante. Une lumière diffuse s'évapore d'une lampe chinoise en papier plissé en forme de ballon de rugby. En hauteur, le luminaire s'étire du sol jusqu'au milieu du mur. Sur l'abat-jour, des hiéroglyphes bizarres me rappellent des tags de hooligans (au football). D'un diffuseur électrique bleu, s'échappe une fumée dont je ne perçois ni l'odeur, ni moins encore les effets qu'elle peut produire sur l'organisme.

Je suis maintenant à plat ventre, une culotte en guise d'unique protection. Au moins, Mme Brenaudon n'atteindra pas mes c......s. Cette pensée me rassure quelque peu.
Mme Brenaudon réfléchit... Je ne la vois pas directement. Toutefois, à travers un miroir incliné, posé au sol contre le mur, je l'aperçois qui soulève sa main brandissant l'aiguille qu'elle abat d'un seul coup en plein milieu de ma nuque.
"Ça va ?
- Impeccable..."

Mme Brenaudon n'en a pas encore terminé....
"Vous l'avais-je plantée là, la dernière fois ? demande-t-elle en appuyant sur le bord de ma fesse.
- Euhh... Non, je crois pas."
Je me demande si cela pourra améliorer ma libido... 
Aïe !!!
Mmme Brenaudon me débarrasse de tous mes sortilèges.