samedi 30 juillet 2011

Dans le noir

Tout rapport à la réalité, toute ressemblance à des personnages, seraient totalement fortuits de ma part. Ne me demandez pas comment cette idée m'est venue ce matin, je n'en sais foutre rien. Et c'est bien ce qui m'inquiète...
Pour le reste, le fond : un zeste de "very bad trip", la forme : "la route" de Mac Carthy. 
Je ne comprends pas comment je peux être tordu à ce point...

Paul ? T'es où ? Là. J'y vois rien du tout. Moi non plus, imbécile.
Putain, mais c'est quoi ce truc flasque que je touche ? Mes fesses! Mais t'es con ou quoi ? Tu pouvais pas le dire plus tôt ?
Paul et Jean se trouvent complètement plongés dans l'obscurité, dans un lieu plus qu'incertain.
Mais bon dieu, qu'est-ce qu'on fout là ? Je me le demande aussi tu vois, tout comme toi. Je flippe Jean. Je te l'avais dit qu'il fallait pas essayer ces comprimés, il craint ce dealer putain. Je l'ai vu de suite. T'es malin, on avait plus rien pour la soirée. Tu le sais bien, je préfère ça à l'alcool. Au moins, le lendemain, on a pas mal aux cheveux. On garde la tête claire. Ouais. T'as raison. Pour ce coup-là, c'est gagné, on est cleans. Bordel, je grelotte Jean. J'en mène pas large non plus, si ça peut te rassurer.
Bon... Écoute. Faut explorer l'endroit. Toi tu vas vers la gauche, par là; lui dit-il en luit tenant son bras et en l'actionnant comme une branche de girouette. Et moi, je vais par ici. T'es fou ? Négatif, on se sépare pas! T'en as assez fait comme ça. Tiens-moi. Pas par ça connard ! Excuse-moi, j'ai visé trop bas.
Faut qu'on sorte de cet endroit. Attends... Je te suggère autre chose. On s'assoit. On bouge pas. On réfléchit. Oui, t'as peut-être raison, faut faire ça d'abord.
Oh putain! C'est humide par terre. Ça sent bizarre en plus. Bah! C'est de l'urine. Je pose pas mon cul là-dessus, hein ? Accroupis-toi. Fais comme moi, regarde. Qu'est-ce que tu veux que je regarde, du con!
La dernière chose qu'on se souvient, qu'on ait faite ensemble hier... Hmm... Attends, ça me revient... On était à une teuf sur la plage, ça je m'en souviens. Oui... le bain de minuit, ça y est ça me revient aussi ! Y avait Sandra. Ouais. Et Agnès je crois bien. Oui, celle qu'a des gros nichons. T'as raison c'étaient elles. Putain, je sais pas comment on a fait pour se lever ces deux gonzesses gaulés comme on est. N’exagère rien. Sandra n'a pas grand chose dans le caillou, et Agnès, il lui en faut pas beaucoup pour se chauffer. Elles étaient complètement faites, en plus. C'est vrai. D'ailleurs c'est elles qui ont eu l'idée de se foutre à poil. Tout juste. Alors écoute, elles sont plus là, on sait pas pourquoi. C'est étrange, mais laissons de côté cette question qui n'a plus d'importance. T'as raison : concentrons-nous sur les endroits de nos déambulations...
On se promenaient sur la grève à un moment... Bras dessus, bras dessous, je nous vois. Sur la jetée ensuite. Oh putain ! Tu te rappelles ? T'écartais les bras et faisait peur aux passants en exhibant ton zguègue à l'air. Non de dieu, t'as raison ! Magne-toi, faut se tirer d'ici maintenant. Ça craint cette histoire...
Suis-moi. Où? Par là. C'est quoi ça de dur. On dirait un mur... Suivons-le. Ah? Un angle. Un autre mur. Exact.
Par ici maintenant. Youou... des barres froides. Des barres de fer non ? Une grille ? C'est des barreaux triple andouille ! A ce moment-là, une lumière aveuglante envahit la cellule.
"Allez les deux pédés ! Nuit de dégrisement terminée. Suivez-moi, et passez ces fringues dare-dare !"
Vous nous emmenez où monsieur ? Demanda Paul à la silhouette noire qui commençait à se profiler sous ses yeux éblouis. 
"Bureau du commissaire..."

jeudi 28 juillet 2011

Bien Profond

Pardonnez cette écriture à l'arrache. Il me tardait de vous raconter cette histoire, véridique en tous points. J'ai pris la précaution de maquiller les patronymes...

Victor est né en quarante-six. Dans les années de fin de guerre, c'était encore un petit gars. Aujourd'hui, il se souvient encore de ces temps difficiles, à bouffer des patates et du pain. C'est peut-être en raison de ce fait - il a connu les années de vaches maigres d'après guerre, qu'il est sensible aux difficultés de ses congénères, et qu'il milite parfois côté gauche, non loin de mon bord.
Victor regorge de bonnes histoires à raconter. Il a bien conservé sa tête, sa mémoire est restée parfaite. Il parle beaucoup. A chacune de nos rencontres, il livre souvent à mon attention une anecdote croustillante. J'ai complètement craqué sur celle qu'il m'a racontée hier soir, et ne peut m’empêcher de vous la résumer, tant elle est étonnante.

Il y a quelques années, à l'époque où le gouvernement préparait sa loi sur la taxe carbone, mon Victor, consterné à l'idée que le bon consommateur  supporterait encore un impôt complémentaire et injuste, saisit l'ordinateur de sa compagne, et se rendit sur un site du ministère dédié à cette affaire.
Sur un article concernant la présentation de la loi, il déposa le commentaire suivant: " merci de bien vouloir nous indiquer la marque de vaseline adéquate. " Signé: Aurloi.

Pas plus de deux semaines s’écoulèrent entre le fameux message et le jour où deux messieurs lui rendirent visite.
Les deux costumés frappèrent à sa porte.  Il sortit à leur rencontre.
Les types recherchaient Mme Brendal, nom de la compagne de Victor.
 
" Elle est sortie faire quelques courses. C'est à quel sujet ? Leur demanda-t-il.
- Hmn... Peu d'importance Monsieur. A tout hasard, connaitriez-vous Mr Aurloi ? Demanda un des deux.
- Moi-même.
- Nous souhaiterions nous entretenir un moment avec vous."
 
Il les fit entrer. L'un se présenta comme un membre de la police du département. L'autre ne lui tendit même pas la main.
Victor est retraité de la gendarmerie nationale. Il échangea cordialement avec le policier. L'agent de police lui expliqua l'objet de sa visite: le message sur le site du gouvernement.
" C'est bien vous qui l'avez écrit ? Questionna t-il. Voyez monsieur, expliqua l'officier, il vaut mieux éviter ce genre de plaisanterie sur cet espace démocratique. C'est quelque peu dommageable..."
 
Victor expliqua son mécontentement, répondit qu'il était dans ses droits, et prendrait garde aux termes utilisés la fois prochaine - pour lui ça n'était pas une dernière.
Tout en discutant, il leur offrit une collation. Le deuxième ne bronchait toujours pas.
 
" Et vous monsieur, en quelle qualité me rendez-vous visite? Demanda Victor.
- Je suis adjoint au député U.M.P, et j'accompagne ce monsieur."
Victor fut consterné. Il constata que l'exécutif et le judiciaire s'étaient donné la main à l'occasion de cette rencontre. Il ne manquait plus qu'un juriste pour compléter le tableau. Les principes fondamentaux de la République étaient bafoués sous ses yeux.
 
Il les raccompagna. Salua l'agent de police en prenant garde de ne pas orienter sa main vers l'autre, qui restait de marbre, ne souhaitant aucun contact avec mon ami.

Les gars, nous sommes fliqués ! Pas de favoritisme dû au rang, au sang, à la profession, rien.
Big Brother is watching us.


mardi 26 juillet 2011

Mon ptit lapin rose


Laisse-moi saliver, te glisser une pièce dans ta fente.
Tu t'allumes.  Je te tiens entre mes mains un moment. Je déclenche la partie en appuyant sur ton bouton tout rouge. 
Je t'enserre de mes bras.  J'y vais ?
Je tire lentement sur ta poignée, et... je lâche toute la sauce.
Ma boule roule, roule... Quel pied!
Je vais télectroniquer : buzzers in lights !
Je bande sans cesse pour baiser tes targettes.
Fourchette. Cool !
Les petits lapins, je les nique tous !
Moulti-balls ! Tu vas jouir j'te dis.

Quoi ? Tu veux te tailler la zone ? 
Déjà ? Attends un peu que jte bourre.
  
Oh merde ! Quelle cave ! Même pas tilté.
 
Pas de same player shoot again ?
Quoi ? T'en as marre ?

Laisse-moi une autre chance, allez. J'ai pas encore claqué...
 
Conne de machine...
 

lundi 25 juillet 2011

Comprendre le lecteur

Non sans avoir à maîtriser le sens et la portée de son texte, ou pour le moins son thème, chaque écriteur se doit de ne pas perdre de vue l'importance de "comprendre" ses lecteurs(trices). J'entends par là, connaître leurs intérêts, leurs goûts. Et cela même avant de débuter un texte.
A ces fins, l'écriteur doit tout d'abord rester cohérent avec son optique (blog, textes courts, écrits, journal) ; et ensuite, décider s'il doit donner plus tendance à l'humour, à la prose poétique, ou que sais-je..., dans sa façon d'écrire à cette occasion.

Au niveau de mon optique "textes courts"  à tendance humoristique privilégiée, mon texte  "... suspense", n'a convaincu personne. Je n'ai récolté aucun commentaire !
Me suis-je fourvoyé ? Dois-je opter pour des textes avec intrigue mystérieuse ?
Non. Je pense que je peux voguer sur différents genres. 
Je suis tout simplement déçu... Oui, je suis déçu. Pour moi, il s'agit d'un échec, d'un flop, d'un bide. Sincèrement, je pensais que l'idée valait la peine.
 
Ne souriez-pas ! Aucun écrivain n'a encore osé publier pareil sommet du texte court dans un de ses recueils. En toute confidence, j'ai même peur qu'on me pique l'idée, tant je nourris toujours quelques espoirs pour elle.

Mais là, sur ce coup, je ne comprends pas...
Vous me direz alors : "bah! Ne t'inquiète pas. C'est les vacances, c'est pour ça. Il n'y a pas grand monde." Non... Ce serait gentil de votre part, mais ça ne changerait rien à l'humeur désœuvrée qui m'habite ces jours-ci.

Ah, ptain..  Encore une fois, j'vais devoir revoir ma copie.  J'ai au brouillon, une version avec des points d'interrogations. J'ai longuement hésité pour le titre. Vraiment, j'y ai consacré du temps. Pour quel résultat ?
La corbeille !
 
Flûte (pour être poli) !

dimanche 24 juillet 2011

Petite poire for LH tout juste en me levant

Hier à la nuit,
dans mon jardin,
j'ai vu un vers luisant.
 
Comme quand j'étais enfant,
j'ai fait un vœu, te prenant
dans le train.
Tout est fini...


(g tellement de possibilités  d'images avec cette belle petite poésie... ;-)
j'hésite encore à mettre "par le train"... ah, jsais plus
c vrai que j'ai que des meufs en blogs amis...
faut que jsois mignon ;-)

samedi 23 juillet 2011

vendredi 22 juillet 2011

Silence on tourne

Aujourd'hui, je n'ai rien à dire. Ça m'arrive...
Il ne faut pas s'en inquiéter. Revient trop vite le jour où je parle trop. Pour ne rien dire.
 
A ce propos Rimpoché me disait : "celui qui ne parle pas est un sage."
Mais gonflé de me dire ça.
En parlant.
Lui !
     
C'est toujours pareil. Finalement, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Remarquez... Il s'en est retourné sans rien dire, me laissant à mon silence méditer sur ma colère, ma rage devant son injustice.

Aujourd'hui, j'en fais de même.
Et vous laisse.
 
A demain...
Demain, j'aurai quelque chose à dire... La sagesse ne dure qu'un temps.
Demain... Oui, demain.

mercredi 20 juillet 2011

Poupée vaudou

"Je vous fais mal?
- (Aïe! La vache !) Pas du tout, je n'ai rien senti."
Je viens tout simplement de me prendre une aiguille dans le crâne au niveau de la tempe gauche.

Je suis assis sur une table de massage du cabinet de Mme Brenaudon. Il règne dans ce résidu une atmosphère toute à fait inquiétante. Une lumière diffuse s'évapore d'une lampe chinoise en papier plissé en forme de ballon de rugby. En hauteur, le luminaire s'étire du sol jusqu'au milieu du mur. Sur l'abat-jour, des hiéroglyphes bizarres me rappellent des tags de hooligans (au football). D'un diffuseur électrique bleu, s'échappe une fumée dont je ne perçois ni l'odeur, ni moins encore les effets qu'elle peut produire sur l'organisme.

Je suis maintenant à plat ventre, une culotte en guise d'unique protection. Au moins, Mme Brenaudon n'atteindra pas mes c......s. Cette pensée me rassure quelque peu.
Mme Brenaudon réfléchit... Je ne la vois pas directement. Toutefois, à travers un miroir incliné, posé au sol contre le mur, je l'aperçois qui soulève sa main brandissant l'aiguille qu'elle abat d'un seul coup en plein milieu de ma nuque.
"Ça va ?
- Impeccable..."

Mme Brenaudon n'en a pas encore terminé....
"Vous l'avais-je plantée là, la dernière fois ? demande-t-elle en appuyant sur le bord de ma fesse.
- Euhh... Non, je crois pas."
Je me demande si cela pourra améliorer ma libido... 
Aïe !!!
Mmme Brenaudon me débarrasse de tous mes sortilèges.

lundi 18 juillet 2011

Sois sage ô ma douleur

Je tiens entre mes doigts une gélule orange d'un côté, transparente de l'autre.
Je la presse délicatement entre le pouce et l'index, la tiens devant mes yeux, face à la fenêtre, contemplant les graines encapsulées à travers le demi-comprimé translucide.
 
Je vérifie encore la couleur de la deuxième moitié : orange. C'est soixante le matin. C'est fort.
Il ne faut pas me tromper. Le soir, avant de me coucher, je prends la couleur rose. C'est trente la rose. C'est plus léger. Elle me conduit tout droit vers le pays des songes, de son dieu qui reproduit les formes.

Mon opium. Souvent je pense à ton poème, ta souffrance qui étreint tout ton corps. Tu la nommes "douleur".

Je le relis entier :
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci. 
...  
Charles ! J'ai envie d'une nuit orange...

vendredi 15 juillet 2011

Ecrivez-moi

On a tous écrit quelque chose, un jour.
Un poème à l'école,
Un billet doux tendu à l'inconnue, sur un banc,
dans une cour de récrée.
Une carte postale,
Un mot laissé sur la table après son petit-déjeuner,
Une lettre à l'ami, à l'amie.
On a tous écrit un jour.
Écrivons. C'est tout simple.
Non ?

jeudi 14 juillet 2011

Je vous demande pardon

Au bureau de poste, tout le monde faisait la queue, dont l'anonyme de service. Grosso modo se trouvaient six personnes devant moi. En attendant, je papotais avec une black qui s'impatientait.
Elle était empêtrée avec un ptit bouchon de marmot qu'arrêtait pas de lui tourner entre les jambes. En même temps qu'elle le tranquillisait, elle gardait l’œil sur une poussette, garée en fond de file, dans laquelle un autre bambin allongé suçait son doudou en toute quiétude.
Un ventilateur plafonnier soufflait juste au-dessus de nos têtes. J'osais la plaisanterie en lui disant quelle chance elle possédait que ses cheveux ne bougeaient pas, tandis que j'étais en permanence à me recoiffer. Elle était juste devant moi, et me rendit un beau sourire en ajoutant qu'au tour d'après je serais moins emmerdé après l'avance de quelques pas.  
 
Quinze minutes plus tard, ce fût son tour. 
Putain. Juste à ce moment-là, un type venu de derrière, avec plein de colis sous les bras, lui baise la place !
Nom de dieu ! Pffff... J'ai respiré profondément deux trois fois. 
Heureusement, j'entendais Rimpoché me parler : "si tu ne pardonnes pas aux autres, tu sentiras toute la douleur emprisonnée en toi. Tu peux changer, si tu pardonnes..."
Merde de merde ! 
Lentement... Doucement... J'ai murmuré au salopard qui nous avait grillé : " Je te pardonne enculé !"

mercredi 13 juillet 2011

One Bible Flew Over My Cuckoo's Nest

Le fils, huit ans, une seule idole : son père. La mère trente-trois ans, une seule idole : Dieu.
Le père, quarante-quatre ans : zéro idole.

LE PERE  - Qu'est-ce que tu fous?
LA MERE - J'emmène les enfants à l'église.
LE PERE  - Écoute, c'est mon seul jour de repos aujourd'hui, tu le sais bien... Laisse-les moi. Je les vois pas de la semaine.
LA MERE - Ah mais toi tu t'en fous toi, de leur éducation, de leur morale. Tu n'espères rien pour tes fils ? Tu les verras après.
LE PERE - Merde, tu me fais chier avec ton dieu. Tu penses qu'à ça. Du matin au soir tu pries. Et ton pasteur... Tu lui diras de plus passer à la maison, à ton foutu pasteur. Ça vaudra mieux pour lui!
LA MERE - Blasphème pas devant tes enfants. T'es fou mon pauvre, tu sais pas la colère de Dieu. Tu sais pas comme il peut te punir.
           
Il prit la Bible sur la table et de rage la lança à travers la pièce.
 
Avez-vous déjà vu une bible voler? Passer au-dessus de votre tête, sans vous lâcher un seul commandement sur la conscience ? Je vous dis ça... c'est pas mon délire. Je l'ai vue ! C'est une certitude.
Elle est passée, telle une colombe, son aile gauche toute en Genèse. Sur sa droite, l'Apocalypse terminait l'envergure, et ma foi, il faisait bon office. Au centre, les psaumes s'effeuillaient en litanies, tandis qu'un marque-page ficelle jouait la queue.
La malheureuse n'a pu éviter la vitre transparente, quand elle croyait sa liberté gagnée.
 
Quand je vis l'oiseau s'effondrer, dans un grand fracas, j'entendis les cris du Diable en personne.
LA MERE -  Il t'a puni ! T'es comme lui maintenant!

Mon père était étendu sur le sol, les bras en croix, les doigts repliés. Je ne voyais pas de rouge dans le creux de ses mains.
Monsieur Rodriguez, un ami qui attendait mon père pour l'apéro, vint me chercher en me prenant par la main. Tu ne dois pas voir ça, me dit-il en espagnol.
Ensuite, le médecin est arrivé...

Un peu plus tard, j'étais étendu sur mon lit. Le plafond auréolé de ma chambre m'hypnotisait. Une lumière tournoyante d'ambulance si reflétait. 
Je ne l'ai su que plus tard. Mon père avait fait à cet instant sa première crise cardiaque.

lundi 11 juillet 2011

Avertissement sujet religion

Le prochain texte que je publierai fait partie de mes plus vieux écrits. Le seul ancien que je posterai. Suite à votre lecture, vous comprendrez peut-être mieux mes railleries... Mais ici, au carnet, il n'y aura plus que du neuf. Je préfère vous prévenir, l'histoire relatée ne sera vraiment pas marrante du tout. Toutefois,  je l'ai bel et bien éprouvée...
Que du vécu dans le carnet ! Pas de triche, juste un zeste de romance. C'est bien normal...

A l'époque du récit, j'avais huit ans. Je ne possédais ni carnet, ni cahier intime. Je n'en éprouvais pas le besoin. Vous trouverez à travers chaque ligne, toute la naïveté d'un regard d'enfant; comment, par le truchement des images, les vieilles pages de notre histoire restent  à jamais gravées dans nos mémoires. Pour le meilleur... Et parfois pour le pire.

Ce texte aura trait à la religion. Je dois vous préciser : à la passion, à la folie, qu'elle peut parfois déclencher.
  Il n'est pas dans mon intention de ressasser le passé, de faire front aux croyances des hommes. Je ne veux heurter personne. Je suis purement laïc.
Je n'ai moi-même aucune religion, et les respecte toutes. Je ne suis ni athée, ni agnostique. Désormais, je me dis "gnostique". Comprenez : en recherche... Ce mot peut contenir beaucoup de connotations différentes pour chacun. 

Comme beaucoup, je possède foi et espérance. Quant à la charité, j'essaie de la pratiquer. En somme, je me donne les moyens de pouvoir m'acquitter des trois fameuses vertus. Je m'intéresse aussi au bouddhisme, si vous voulez savoir. Mais est-ce bien une religion ?
Je dirais presque que je les aime toutes, ces religions, tant elles cultivent les vertus. Mais dès que les pratiquants s'adonnent au dogmatisme, ou pire au fanatisme, alors là, je les déteste.

Avant de publier ce texte... celui de mes regrets, de ma lamentation, et pour vous soutenir, il me reste à vous rappeler le proverbe : 
"quand on a mille raisons de pleurer, il faut trouver mille et une raisons de sourire..."

Pour cent histoires à pleurer, il m'en arrivera bien cent et une d'un autre genre. J'essaierai de les privilégier à votre égard...                          

samedi 9 juillet 2011

Tuer moi

"Tenez-vous bien" (pour reprendre une expression chère à notre président), quelqu'un m'a dit : "anonyme? C'est pas un nom ça: anonyme! Tu devrais te trouver un pseudo si tu ne veux pas utiliser ton véritable patronyme."
Je pense sincèrement, qu'à l'origine de sa démarche, gisait une bonne intention. Et je ne me suis pas vexé. J'aurais pu. J'aurais pu lui répondre : "et le tien de pseudo, il est pas très cohérent non plus. Hein ?"
Mais, depuis quelque temps, je suis armé d'un mode d'emploi du parfait petit bouddhiste-zen, et ces situations-là, je les maîtrise en deux trois respirations à peine.
 
Bordel, c'est quand même étonnant ce besoin permanent qu'ont les gens à toujours vouloir "s'identifier à" : à leur rôle social, familial, professionnel, et j'en passe.
Mon maître tibétain, Kalou Rimpoché, me disait : "quand vous comprenez, vous voyez que vous n'êtes rien. Et n'étant rien, vous êtes tout."
Anonyme, je suis tout... Libre de tout caractère.
Et pour seule demeure, le ciel bleu, vide et pur, de ma conscience.

Vade rétro, les égos !
 

jeudi 7 juillet 2011

A l'heure du temps

Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais, depuis le début, mon blog est réglé sur l'heure américaine. Oui... Quand on met un commentaire, c'est pas la bonne heure qui s'affiche. 
C'est vrai, après tout, vous n'êtes pas si nombreux à me rendre visite, et peut-être que pour vous, tout est passé complètement inaperçu. Ou même pire, que vous n'y avez prêté aucune espèce d'attention.
 
Mais moi, j'ai l’œil, je surveille tout. Je sais tout. Mouais.

Oh... Pis le temps qu'on est, l'heure qu'il fait, le mois, le moi que je suis, le jour du lendemain, l'heure de la nuit que tu dormes ou pas, tout ça, après tout, je m'en contrebalance !

Je me fous du temps ! Voilà, c'est dit. Je vais le laisser faire et m'en défaire. Foutu Kronos, le fils incestueux de la Gaïa à la large poitrine. C'est pas simple, c'est Ouranos qui a baisé Gaïa sa propre mère. Je sais pas si vous saisissez, mais moi, le temps ne m'aura pas, depuis l'Antiquité c'est du vent.


 

lundi 4 juillet 2011

Des biens

Au fur et à mesure, sur une fiche bristol, j'ai listé tous les objets nécessaires à la finalisation de l'aménagement de ma nouvelle maison. Pêle-mêle s'y retrouve noté tout un tas de choses peu indispensables et qui n'ont d'autre intention que de me procurer un certain plaisir. Ils sont classés en fonction de la priorité de leur utilité, via le critère inéluctable de l'état de mon budget. Se distinguent entre autres : un attaché-case, des tringles à rideaux, un porte-manteaux, une statue du bouddha, un fauteuil d'ordinateur, un lustre, des draps, "aller à la préfecture pour la mise à jour de mon adresse sur la carte grise de ma voiture", une bibliothèque.
Pour le rangement des livres, rien d'essentiel. Je dispose déjà de deux meubles dont les rangées saturées laissent l'impression d'ouvrages engoncés, de livres aux mots barricadés, de phrases prêtes à surgir au prix de lourds efforts. Ils s'empilent aussi les uns par dessus les autres, tous au bord de l’asphyxie. 
Cependant, j'ai laissé la bibliothèque en fin d'inventaire. Le désordre des écrits me captive. Il n'y a pas d'ordre sans désordre, c'est une loi universelle qui régit également tout ce qui a pu être dit. Mes livres tournent comme des astres au sein de leur galaxie. Il ne me reste qu'à prier afin d'éviter tout télescopage inopiné.
Dans ce fouillis, je sais la place de chacun d'eux,  dans le miroir du fatras de ma mémoire.
Je me passerai sans doute encore longtemps de l'achat de cette bibliothèque. Je n'ai besoin de rien de plus.


dimanche 3 juillet 2011

Coup de feu

Elle riait. Elle riait aux éclats, d'un rire qui n'en finissait pas.
Plus elle riait, plus la tension montait en moi. Je sentais la chaleur intérieure augmenter. Elle s'en rendait compte et elle riait toujours plus fort. 
Je voulais m'en aller, mais je ne pouvais pas. J'étais pétrifié. Tous mes muscles se tendaient et pressaient mon sang vers ma tête.
Elle riait encore plus, sans arrêt. J'avais envie de l'étrangler.
J'ai cru que je tombais, que mon cerveau allait s'enflammer. Déjà, je chancelais.
Et j'ai entendu "bang".
Un seul coup.
Et tout s'est arrêté.