jeudi 16 juin 2011

La poupée à soucis

J'ai acheté une petite poupée à soucis à ma fille. C'est une figurine en tissu qui ne doit mesurer pas plus de cinq centimètres environ. 
Il paraît que chez les mayas, les enfants qui avaient des soucis, les confiaient à leur poupée. La nuit, avant de s'endormir, ils plaçaient la poupée sous l'oreiller, et le lendemain, elle avait absorbé les soucis; et de fait, débarrassé l'enfant de ses tracas.
" Tu te fous de moi? Me dit ma fille, en observant attentivement l'objet mystérieux.
- Tu n'y crois pas?
- Tu veux rire! Me répondit-elle aussi sec."
Je lui expliquai en effet que, pendant la nuit, la poupée exerçait son influence à travers l'oreiller sur les neurones endormis et vulnérables. Qu'au matin, ma petite se réveillerait l'esprit dégagé de tout tracas.
Je l'ai amusée plus qu'autre chose; il y a bien longtemps qu'elle ne croit plus à la petite souris qui passe pendant la nuit. Évidemment, elle ne perd plus de dents maintenant, sinon elle y croirait encore, j'en suis persuadé.

Chez les adultes, il y a aussi - et surtout chez les hommes, le principe de la poupée plus volumineuse que l'on met dans son lit.
A toute heure de la nuit, on peut la déranger en lui disant :
" Chérie, réveille-toi, j'ai un souci urgent là!
- Laisse-moi dormir, merde...
- Chérie! Allez! Touche le un peu, au moins.
- Hmm... T'es un salaud!"
Ça marche aussi. Tout dépend de l'humeur de chacun, bien entendu.

Il existe aussi le principe du carnet à soucis. Il paraît que ça fonctionne très bien. Chaque fois qu'on a un problème, il suffit de l'écrire sur une page du carnet. Déjà, on a l'impression de se sentir déchargé. Puis, on referme le carnet. D'une part, le souci semble emprisonné, et par conséquent inoffensif; d'autre part, plus besoin d'y penser puisqu'il est bien conservé.
Une semaine plus tard, lorsqu'on reprend la lecture du carnet, on s'aperçoit que la plupart des soucis n'en sont plus. Soit qu'on accordait une importance démesurée au problème, ou bien qu'il se soit résolu entre temps sans notre intervention; encore possible, qu'on ait agit nécessairement en vue de sa résolution.
On peut alors arracher les pages du carnet, le déplumer de ses soucis envolés.
J'ai essayé cette méthode. Il ne me reste plus qu'à patienter et laisser filer la semaine.
Sur la première page du carnet, j'ai écrit : "faut que j'aille voir ma mère..."

2 commentaires:

  1. Pfeu... N'importe quoi ! C'est la petite poupée qui a demandé à la petite souris de grignoter le souci.
    Bon, t'es allé voir ta mère ?

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  2. @ Co : naoon, jsuis pas allé. Et je vais ajouté sur mon carnet "faut pas que je lise tes commentaires." rrr...

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