mercredi 31 août 2011

Petite annonce (tant que j'y suis)

J'voudrais une petite femme,
une p'tite nénette,
et que j'aime, et qui m'aime, 
et qui me comprenne,
et qui pareil que Verlaine.
Pas pour les cabrioles,
tout ça c'est des fadaises,
et je l'ai déjà eu.
Juste une amie, une compagne.
J'voudrais pas qu'elle me plaigne,
quand j'ai mal, juste
qu'elle me passe mon stylo, mon papier,
si je suis trop au lit.
J'veux juste qu'elle me laisse faire,
tout ce que j'ai envie,
et je me fous,
de la poésie.
Voir mes amis, 
mes copains,
lire, écrire tout seul.
Qu'elle me tienne la main
que pour le cinéma,
qu'elle vienne au restaurant.
J'veux pas le grand amour,
ça j'y crois pas,
j'voudrais qu'elle soit libre de ça.
Qu'elle vive, qu'elle vole, qu'elle sorte,
qu'elle soit pas trop jalouse.
J'veux pas qu'elle me dispute,
j'aime pas trop la bagarre.
J'veux du calme, me sentir seul,
avec elle, savoir
être à deux,
sans s'en apercevoir.
Je veux pas qu'elle soit belle,
qu'elle soit belle pour moi.
Mais,
je crois que ça n'existe pas.
Ça fait rien, j'attendrai.
Peut-être, là-bas, dans l'ombre 
d'un autre monde,
elle y est.

lundi 29 août 2011

2) Jouet funeste du dasein

Lire le premier épisode

Une rage naissante dissimulait à peine le dégoût que le peintre éprouvait de lui-même. Sa colère couvrait la honte inspirée de son infirmité, qui finissait par le confondre dans l’indifférence réservée à sa seule personne. Aussi, et sans doute en raison de sa mutité, d’autres formes d’expression chez lui s’étaient substituées aux primaires. En un seul coup, tout son être s’empourprait, c’était tout son corps qui parlait.
Le maître - on l’appelait ainsi tant il excellait dans son art –, ne maîtrisait pas le langage. Il vivait dans l’illettrisme le plus total. Les mots pour lui ne ressemblaient à rien. Il n’avait qu’une langue : la peinture. Elle était devenue à la fois sa vie et sa raison d’être. Par elle, il exprimait ses envies, ses désirs, ses peines ou ses passions.
Elle lui répondait souvent, toujours prête à l’échange. Malgré l'infirmité que lui conférait son immobilité, elle savait tirer profit d’une lumière. Elle jouait de nouveautés. Un éclairage différent lui donnait nouveau point de vue, d'autres choses à exprimer sous un angle d'approche émouvant. 
Mais qu’une toile changeât de la sorte, un jour, à se dissimuler dans l'ombre, au point de ne plus reconnaître son propre créateur, au point de disparaître, de changer totalement le dessein du maître, ça, il n’arrivait pas à le croire. Ses yeux, ses chers yeux si précieux, qui ne l’avaient jamais trompé, ne pouvaient supporter l'outrageux mépris. 
Ce jour-là, il voulut lacérer le rebelle tableau. Quand, soulevant sa main tenant l'arme tranchante, il aperçut une goutte perler sur la joue du portrait. 

samedi 27 août 2011

A vous d'écrire

Lancez-vous. Allez ! On risque rien ;-)
Règle du "je"
Complétez les manques de la phrase ci-dessous. 
Vous pouvez utilise le "J" apostrophe au lieu du "Je". 
Pas le droit de changer les mots pré inscrits, ni les virgules. 
Le nombre de mots ajoutés est libre.
Bon inspir !

"Quand je ...                           , la nuit encore je ....                         intensément."

LH a écrit : "Quand je serai bien vieille, et que mon corps usé ne vibrera plus que de souvenirs, la nuit encore je m'offrirai en rêves, les émois de mes brulantes jouissances passées et à la force d'une onirique passion te rejoindrai et t'aimerai jusqu'au bout intensément."  

saravati a écrit : "Quand j’ai vu ton projet d’écriture, je me suis dit que j’allais y passer la journée entière, la nuit encore je n’arrive pas à dormir ni à trouver les mots qui s’enfuient dès que j’essaie de les intercepter intensément ."

cres a écrit : "Quand je l'ai vu je comprenais pas, la nuit encore on trouvait ça bizarre quelque bruit un sourd l'aurait mieux entendu ou compris alors qu'il s'en allait de cette perchétude, le matin nous voulions approfondir mais comme il se doit intensément."

antigone a écrit : "Quand je suis venue te voir, la nuit encore je la sentais sourdre derrière les volets fermés et tu m’as regardé comme si nous étions toujours en pleine lumière et toujours des inconnus l’un pour l’autre et que tu ne m’avais pas serré les doigts tout à l’heure aussi intensément."

co errante a écrit : "Quand je ne sais pas comment avancer, la nuit encore je tâtonne intensément."

Delvina Lavoie a écrit : "Quand je pense à toi pendant le jour, je me sens bien et prête à affronter toutes les tempêtes. Pourtant, la nuit encore, des fantômes qui viennent je ne sais d'où, me font douter...et cela malgré ce qui se lève en moi, si intensément. ''

anonyme a écrit : "Quand j'pense à la Fernande, maman, la nuit encore je bande intensément."

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Voici les résultats tant attendus. Le scrutin vient de se terminer. Les débats furent engagés et le choix difficile. Le comité de lecture a déclaré l'anonyme vainqueur du concours. En seconde position, tous les autres participants à égalité de points.
L'huissier a rendu le vote nul et non avenu, prétextant un plagiat de l'auteur. Les seconds se retrouvent donc gagnants.
" Anonyme, un commentaire ?
- Oui. Je suis déçu. Profondément déçu. Elle est belle notre justice, tiens... Ils sont tous deuxièmes ? Ah ah ah ! C'est comme à l'école des fanés !"

On comprendra notre anonyme qui en a gros sur la patate... 

vendredi 26 août 2011

Prémices d'une fin assurée...

Ses cheveux blancs tombent en poussière, son crâne chauve luit. Sous un fil de sourcils, ses yeux saillent comme deux perles noires.
La vieille tient la lame entre ses mains et prie pour qu’il revienne, une dernière fois, cette nuit, ou jamais.

mercredi 24 août 2011

Dialogue de sourds

Au lendemain de l’inauguration, la grande salle d’exposition était déserte. Tout près du silence, caché dans l’ombre, l’élève attendait.
Derrière sa toile, le maître regardait son œuvre paralysée. L’instant d’un soupçon, sur un regard illusoire, il s'entendit lui parler.
Pendant tout le temps des visites, le peintre muet avait attendu patiemment. Mais comme il ne pouvait rien dire, sans se montrer, il avait observé les visages étonnés, les lèvres mouvantes, adressant au tableau les mots qu’il devinait pour lui.
Ce qu’il voulait, c’était savoir ce que la peinture répondait. Il ne supportait plus que ses toiles l'ignorent; qu’elles seules, sans lui, puissent toucher tant de cœurs.
Il avait face à lui, un miroir sans tain. Pas même un reflet, pas d'écho.  Du vide. Une absence dense, présente, étouffante. Il le ressentait, l’œuvre résonnait de syllabes inédites, d'associations de sons venus d'ailleurs.
Dans l'obscurité, l'enfant n'osait bouger. Il était captivé. S'il se montrait, le maître le surprendrait, et tout redeviendrait normal  sous ses ordres.

lundi 22 août 2011

Canicule

Il faut croire que la grosse chaleur ravive les instincts. La mémoire, l'imagination, semblent flotter sans aucune contrainte à travers l'air volumineux en suspension. Quand l'organisme reste longtemps plongé dans ce bouillon, l'esprit devient saoul, comme si les degrés remontaient dans le sang qui le traverse.
Dans cette étuve, en rentrant des courses matinales, une dame assez âgée marchait devant moi. Il faisait déjà trop chaud. Au ralenti, je transpirais au moindre mouvement. Mon cerveau s'embrumait, je pensais à tout un tas de choses comme à n'importe quoi.
La dame était légèrement et correctement vêtue. Je distinguais sa taille, ses hanches bien proportionnées. De ses coudes, la peau fripée pendait un peu quand elle balançait ses bras. 
A un moment, je ne sais pas pourquoi, ma vision s'est troublée. J'ai vu sa peau devenir lisse, ses fesses qui tombaient, remontèrent. Un galbe superbe se profilait. Plus haut, de son chapeau, des cheveux noirs ondulés tombaient follement sur ses épaules dénudées. Elle avait changé en peu de temps. De dos, je la trouvais sublime.
C'est alors que j'ai eu envie d'elle. Tout ces jours passés, où j'étais épuisé, contraint à l'isolement : rien, pas l'ombre d'un désir. C'était étrange que ça arrive là. Je me disais qu'elle avait moins que mon âge. Elle me plaisait.
Quelques instants plus tard, elle a tourné à l'angle de la rue. J'ai continué, à moitié hébété, gêné, l'envie grandissante en l'absence de son image.

samedi 20 août 2011

Une crevure

- Salut Paulo. Comment tu vas ?
- Bien. Ça roule. Et toi mon Coco ?
- Bien. 
- T'en prends un avec moi ?
- Allez.
 
Paulo, c'est le gars aux gros bras. Il bosse sur les chantiers. Coco, ça l'amuse de regarder ses tatouages vibrer au marteau-piqueur....
 
- Rude journée, hein ? dit Coco.
- On crève de chaud ! Encore du trente-huit aujourd'hui...

 
A la fin du travail, ils se retrouvent au bar, avant d'aller prendre leur repas.
- J'ai appelé chez Jojo.
- Ha? Comment qu'il va ? interroge Coco, inquiet de ne pas avoir revu l'ami Jojo depuis longtemps .
- J'sais pas... Tu sais... Il est en train de crever.

Putain... C'est plus que l'ombre de lui-même, il paraît. On m'a dit qu'il avait perdu dix kilos. Tu te rends compte ?
- Merde! Cette foutue maladie. Quelle saloperie! Quand je pense qu'il y a un mois il était encore là avec nous à descendre des mousses.  Qu'est-ce qu'on peut faire ? demande Coco, complètement désarmé.
- Rien, putain... Patron ? Hé, Patron ! Tu remets ta tournée ?

jeudi 18 août 2011

Araignée de la nuit

En pleine nuit, elle ouvre brusquement la porte de ma chambre, se jette comme une folle sur mon lit en agitant ses mains à travers ses cheveux ébouriffés.
" Qu'est-ce qui te prend de venir me réveiller comme ça ? T'as vu l'heure ?
- Y a une bestiole dans ma chambre, me dit-elle complètement agitée. Elle m'a piquée c'est sûr. Tue-la, vite !"
J'étais encore dans le cirage et ne comprenais pas grand chose. Elle carbure au Lyxansia pourtant, ça devrait la calmer... Mais à mesure que ma vision devenait plus nette, j'aperçus une grosse araignée aux pattes velues oranges et noires, longues comme des tentacules de poulpe,  qui descendait du plafond et s'approchait de moi. Danger quoi !
  
Araignée du soir, je sais. Araignée du matin, je crois savoir...
Mais araignée de nuit, ça veut dire quoi bon sang ?

lundi 15 août 2011

Aïecu

Si tu écoutes les grillons, l’été dans la prairie,
la nuit encore, fenêtres fermées, tu les entendras chanter.

vendredi 12 août 2011

Ma poule inconditionnelle

Aujourd’hui, elle s’est levée en même temps que moi. Je me suis préparé à partir pendant qu’elle prenait son petit-déjeuner. Elle était toute ébouriffée, me regardait en souriant.
Je n’ai pu m’empêcher de déposer un baiser sur son cou une fois que j’étais bien rasé. Elle sentait bon le matin tiède. J’ai entendu un soupir retenu dans sa gorge, juste quand ses yeux se fermèrent.
Ensuite, elle m’a accompagné jusqu’à la porte. Elle n’était pas encore habillée. Je l’ai serrée contre moi avant de m’en aller. Elle était toujours à la fenêtre, à me suivre du regard jusqu’au dernier moment, que je claque la porte de la voiture.
J’ai pensé à elle tout le temps, en roulant, comme elle allait me manquer. La semaine commençait. Je savais déjà qu’en rentrant elle ne serait plus là, je trouverais à mon retour, un jour de plus, ma maison vide.
Alors, comme d’habitude, si elle n’était plus là, je m’allongerais sur le lit, repenserais à ce week-end, au temps passé si vite ensemble. Je reverrais sa frêle silhouette, ses cuisses fines, ses hanches, la courbe de son dos, ses cheveux longs ; je l’entendrais m’appeler jusqu’à ce que je dorme. Ma petite fille à moi.

mercredi 10 août 2011

Poupée Passoire

Aujourd'hui, ça n'est pas la même histoire. Ce n'est pas Mme Brenaudon qui m'attend dans son cabinet, les aiguilles plein les poches. Non. Aujourd'hui, c'est mon médecin, un ancien du rugby avec de grosses paluches. Aujourd'hui, c'est lui qui me pique.
 
Dans la salle d'attente, je m'impatiente. Je flippe. Il va m'atteindre là où j'ai le plus mal : c1-c2 au départ d'Arnold. Il va tenter une infiltration dans mes lignes défensives.
Je fume... J'ai apporté une cigarette électronique en espérant pouvoir fumer à l'intérieur. La secrétaire m'autorise à l'utiliser, non sans avoir pris la précaution de vérifier qu’il n'y ait aucun risque pour les patients. Je tire comme un malade sur l'embout qui provoque l'allumage d'un leurre rouge, à l'autre extrémité. Pas besoin de cendrier... Les gens rigolent. Moi pas... J'essaie d'inhaler le peu de nicotine en rejetant la vapeur d'eau tiède dans la petite pièce. Ça sent bon la vanille, c'est tout. Je n'ai pas ma dose.
 
L'ancien pilier arrive enfin.
" Mr Brons, c'est à vous."
La secrétaire l'a informé de l’innocuité de ma cigarette.
"Asseyez-vous. Ici, vous pouvez fumer une vrai clope, si vous voulez, me dit-il en souriant après avoir inspecté l'objet mystérieux." 
On se connait depuis quinze ans. On plaisante, même aux moments difficiles. Lui, il fume dans son bureau.
"Ça me détendrait bien, mais c'est pas top pour la tension que vous allez me prendre Docteur, en plus je flippe. C'est vendredi. Si jamais je fais une drôle de réaction au produit, je ne pourrais pas vous joindre ce week-end.
- Ça ne risque rien, soyez rassuré, détendez-vous.
-Hmm... J'aime autant vous laisser le produit cette fois-ci, et revenir en milieu de semaine prochaine. Pour commencer, réduisons les doses de morphine, si vous voulez bien."
A la vue de la grosseur de ses mains, j'imagine à quel point je vais déguster lors de cette prochaine piqûre. A côté de lui, Mme Brenaudon, l'acupunctrice, fait office d'ange-gardien. 
"Comme vous préférez. A mardi dans ce cas. Me répondit-il.
-Oui, à mardi."
 
Reculer pour mieux sauter...

lundi 8 août 2011

vers où tu-és ?

Il y a la solitude des poètes,
l’incomplétude du corps
et la distance qui le sépare
de tout ce qui l’entoure.
Il y a la poésie, au fond,
prête à jaillir, sourde,
sous la peau, dans les os,
une parole silencieuse,
une oreille folle d’être seule
à l’entendre.
Il y a cette nature immobile,
qui lui ressemble,
qui ne veut rien,
qui ne dit rien.
J’aurais voulu être un poète
pour tenter d’aimer,
ne pas vouloir mourir.
Pour te le dire,
faudrait-il être fou ?
Que dans la poésie
il y a toi.

samedi 6 août 2011

Toulouse autrefois moi

6 août 1408
 
Sur la place Dupuy, que des rues sales inondent, les manants, les colporteurs, les vendeurs d'eau, plient leurs affaires.
Au soir, aux cris des liseurs de nouvelles, des diseurs de ragots, la danseuse aux pieds nus entame un dernier chant.
Au centre de la place, un cavalier sans arme ni monture, assis sur le rebord du puits, la regarde.
Il a faim. 
Il plonge le bras dans sa besace, en tire l'ultime repas qu'il prendra là, en écoutant la mélopée.
Dans un dernier mouvement, elle se rapproche de lui, balance son corps, sa chevelure, tout près de son visage. Puis, un pas souple l'éloigne, offrant la courbe de son dos aux regards de l'inconnu.
Elle retourne la tête, le fixe du regard comme une invitation.

La nuit tombe... Le cavalier attend son heure.
 
A celle du couvre-feu, on entend les appels du veilleur. Dans toutes les artères, il couche les flammes. L'ombre s'étend sur la ville, les rues plongent dans l'obscurité, abandonnées aux brigands. Son dernier rendez-vous, sa dernière chandelle : celle du puits sans fond, sur la place.
Le veilleur rejoint l'homme au cheval ailé.
" L'heure est venue, cavalier. La réalité revient au galop. Fais ton office !
Le cavalier du vent ne le regarde pas.
- Veilleur ? Seuls les corps peuvent se toucher, n'est-ce pas ? J'ai effleuré sa joue. Je n'aurais pas dû. Mon rêve se...
- Fais ton office. L'heure est venue !"
 
Dans la nuit pleine, le cavalier s'élance et entre dans la chambre à travers la fenêtre.
Il regarde le tableau. Elle dort.
Sur la table, il ouvre le cahier qu'elle a refermé, allume la bougie, prépare plume et encrier.
Il voudrait dormir avec elle, dans ses rêves. Et quand elle sera vieille, très vieille, mourir dans sa tombe, et l'aimer.
Un bruit, elle se réveille...
Le cavalier disparaît. La flamme vacille.
Elle a envie d'écrire, encore.

vendredi 5 août 2011

s'aimer soi-même

Une idée, farfelue, me traverse l'esprit. J'en profite de suite. Ce genre d'idée, c'est fugace,  assez rare chez moi...
Je vais faire "ami blog" avec moi-même.
Curieux non ?
Plus clairement, je vais joindre mon ancien blog d'exercices d'écriture à celui-ci. 
Comment ?
Je vais reprendre mon dernier texte publié sur mon vieux blog et le retravailler. C'était l'ultime d'une série de sept intitulée "sept jours sans toi ".
Pour clôturer le blog, à l'époque, je publiais  un texte par jour. Chacun portait comme titre le jour de la semaine.
Ce dernier, je le rebaptiserai "Toulouse autrefois moi" et non pas "samedi".
 
Je vais progressivement m'éloigner de la "réalité" quotidienne. De la réalité de mes nuits, de mes rêves.
Mais qu'est-ce que le réel, finalement ? Une illusion ? Sans doute... Nous avons tous une image du "réel", et chacun possède la sienne qui est différente de celle d'un autre.
Je transiterai ensuite par quelques textes que j'avais publiés sur un blog à deux mains (deux écriteurs). Ces textes, je les ai écrits il y a environ un an. Il étaient très peu lus, en raison du fait que ma partenaire ne souhaitait pas que nous ayons ni de liens, ni de commentaires (je n'ai jamais vraiment compris pourquoi).
Il s'agissait, semblait-il, de les jeter, comme des messages dans des bouteilles, sur les rides de l'onde de la toile...
J'ai décidé de soumettre ces textes à la "critique", de les éprouver - "probarlos" comme disent les espagnols.
Le style versera vers la prose poétique, j'espère sans sombrer. 
Je glisserai mes nouveaux textes entre chaque.

Ainsi, j'aurai l'impression de faire "ami blog" avec moi, ou mon ancien soi... Cette idée me plaît bien.
Allez. Vendu ! Je m'accepte comme lien, pisque je m'aime...

jeudi 4 août 2011

Petite tomate pour la route...

Avec Thierry, je n'ai rien compris.
Pot de départ du travail d'un de nos collègues : Thierry était chef à l'époque. Lui et moi avons descendu quatre à cinq yahourts de Ricard, à partir de 17H00 donc, en compagnie des autres en croquant quelques cacahuètes.
Direction le "Lansquenet", un snack-bar pour le repas du soir. 
Thierry conduit, je suis son passager. Tout se passe droitement. On arrive au restau.
 
On était bien une vingtaine de résistants post apéro. On entre dans l'établissement, tous s'installent à la table réservée, sauf Thierry. Il va droit au bar et se commande un jaune.
De la table, je voyais Thierry assis sur un grand tabouret, face au bar, son regard fixe, plongé dans le vide d'un miroir pendu au mur de derrière le comptoir.
J'ai dit à Laurent qu'était assis devant moi : il va pas bien ?
Des soucis. Sa femme se barre.
Je me suis levé, suis allé au bar à côté de lui.
"J't'en paie un Mich? Qu' il m'a demandé avant que j'aie le temps de m'asseoir.
- Volontiers."
On s'en est descendus deux de plus chacun. Deux tournées pendant lesquelles il n'a rien dit, son regard ne laissant apparaître aucune humeur, aucune défaillance. Je ressentais le besoin de bouger. Debout, un sol flasque mouvait sous mes pieds.
"Viens Thierry. Faut éponger maintenant, je lui ai dit." Il m'a suivi sans rien dire non plus, a picolé du rouge à mort pendant le repas, et moi de l'eau.
 
Fin de repas : tournoi de billard qu'il a remporté. Je l'ai vu ensuite repartir marchant droit comme sur une ligne, sans jamais dévisser.
Par sécurité, j'ai choisi mon chauffeur : Thierry.
Thierry, t'as une meuf dans le cœur qui boit le jus de tes veines. 

mercredi 3 août 2011

Petite poire de ma fille... pour moi

Elle veut pas le poster sur son face book ! Elle est trop timide... ma fille.
Elle à quatorze ans... 
Il est pas mal son ptit poème, écrit en octobre dernier.  Alors, je poste. 
Bah... L'est même mieux que les miens !


L'automne

Le soleil chaud s’enfuit,
Fait place à un ciel gris bleuté,
Où les papillons roux tourbillonnent.

Les feuilles rousses s’envolent dans le vent calme,
Les glands tombent sur la mousse.

Dans le brouillard,
Les oiseaux cherchent un coin dans les platanes,
Auprès des châtaignes folles.

Une légère lumière se pose sur la nature.
A l’horizon, on croirait entendre le chant des violons...

lundi 1 août 2011

Petite pomme gâtée for LH juste avant ma douche

Ma dernière en poézizie...
Je vous le promets, vous n'aurez plus à souffrir de ça.
Je cède aux autres qui sont des cracs (voir mes liens)...
J'avoue mon impuissance face à la poésie. C'est tout un art que je n'ai pas.
Mais une dernière... Ça faisait quelques semaines qu'elle était au brouillon et je l'avais promise : faut pas gâcher !


Aujourd'hui, au réveil,
dans le bosquet du voisin,
jointant mon jardin,
j'ai vu des corneilles
bouffer dans un nid aux oiseaux
qui piaillaient d'angoisse...
 
Comme quand j'étais enfant,
j'ai fait un vœu.
Qu'ils chopent une bonne chiasse, les corbeaux.

Mais pour les oisillons,
tout est à recommencer.
Rien n'est jamais fini...